Japon 2012 – Après le déluge/82

Tokyo le 28 mars: Commentaire du professeur Hironobu Unesaki sur la conférence de Séoul (nhk word)

Commentaire : leçons de Fukushima et Sommet de la sécurité nucléaire à Séoul

Le Sommet sur la sécurité nucléaire s’est tenu lundi et mardi à Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Les chefs d’Etat et de gouvernement de 53 pays et les dirigeants de 4 organisations internationales y étaient présents. Parmi eux, le premier ministre japonais Yoshihiko Noda et le président américain Barack Obama. Adopté mardi à la clôture de la rencontre, un communiqué souligne l’importance d’efforts continus pour garantir la sécurité du nucléaire face aux catastrophes naturelles et au terrorisme, à la lumière de l’accident de la centrale de Fukushima.

Pour ce commentaire, le professeur Hironobu Unesaki de l’institut du réacteur de recherches de l’université de Kyoto nous parle des leçons à tirer de la catastrophe de Fukushima pour assurer la sûreté des installations atomiques, conformément aux discussions du Sommet de Séoul.

Radio Japon :
Tout d’abord, quels sont les efforts durables à accomplir pour maintenir la sécurité du nucléaire face au terrorisme et aux catastrophes naturelles dont il est question dans le communiqué ?

Hironobu Unesaki : 
Lors de l’accident de la centrale de Fukushima, la perte de toute source d’alimentation électrique à cause du tsunami a provoqué des dégâts irréparables. Ce précédent a montré au monde qu’il est possible de commettre un acte de nature terroriste simplement en endommageant des équipements périphériques et sans s’attaquer directement au réacteur nucléaire proprement dit.

En d’autres termes, pour protéger les points faibles au niveau de la sécurité, il est indispensable non seulement de défendre les réacteurs face à d’éventuelles agressions par des avions ou des missiles. Il faut aussi préserver les lignes de transmission électrique, les générateurs de secours et d’autres équipements.

Jusqu’à présent, on estimait que l’essentiel de la sécurité nucléaire consistait à éviter que des substances ou du combustible nucléaires ne tombent aux mains de terroristes. Mais depuis Fukushima, on veillera davantage à renforcer la sécurité d’ensemble du secteur nucléaire en associant sûreté contre les catastrophes naturelles et contre les attaques de terroristes.

Radio Japon :
A votre avis, que peut faire le Japon pour contribuer au renforcement de la sécurité de l’ensemble du secteur nucléaire ?

Hironobu Unesaki :
Le Japon doit élucider et publier les causes de l’accident de Fukushima. Sur ce site, un facteur, à savoir le tsunami, a mis simultanément hors service plusieurs dispositifs, ce qui a provoqué une perte de courant électrique.

Si les responsables peuvent localiser quels éléments de l’installation ont été simultanément détruits par le raz-de-marée, on comprendra sans doute mieux comment diversifier les équipements et à quels endroits implanter les installations pour améliorer la sécurité des centrales. Ces informations seront certainement très précieuses également pour assurer la sécurité en prévision d’attentats terroristes.

Que faut-il faire quand une défaillance se produit dans les fonctions d’un réacteur nucléaire ? Qui doit être contacté au niveau du gouvernement et des organismes concernés ? Face à ces questions, le Japon peut apporter des réponses et contribuer à leur solution en transmettant aux autres nations ce qu’il a appris de l’accident de Fukushima. C’est vrai surtout dans le cas des pays de l’Asie qui se préparent à construire leurs propres centrales atomiques. De tels efforts contribueront aussi à rétablir la confiance dans les centrales du Japon.

Radio Japon :

C’était le point de vue du professeur Hironobu Unesaki de l’institut du réacteur de recherches de l’université de Kyoto.



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