L’Isle le 2 mars: Une équipe de la NHK autorisée au survol de la centrale de Fukushima le week-end passé. La vidéo (en anglais) :
http://www3.nhk.or.jp/nhkworld/english/movie/feature201203012000.html
Reportage en hélicoptère au-dessus de la centrale Fukushima Dai-ichi
Pour la première fois depuis l’accident de mars dernier, une équipe de la NHK a pu s’approcher en hélicoptère de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi. Le vol a été organisé le week-end dernier. Une vidéo a été tournée.
L’opération a pu être organisée car le gouvernement a estimé que les mesures de radiation dans l’atmosphère autour de la centrale étaient retombées à un niveau sans danger. La zone interdite de survol a été réduite, d’un rayon de 20 km à un autre de 3 km autour de la centrale.
Dans le commentaire du jour, le reporter de NHK World Satoru Masuyama, qui était à bord de l’hélicoptère, revient sur ce qu’il a vu.
Satoru Masuyama
Quand nous nous sommes approchés à quelque 5,6 km à l’ouest du site, nous avons pu apercevoir les bâtiments des réacteurs 1, 2, 3 et 4. Celui qui abrite le réacteur numéro 3, endommagé par une explosion d’hydrogène, est le plus déformé.
L’enveloppe jaune de l’enceinte de confinement était visible au réacteur 4. Là, les murs ont été soufflés par une autre explosion d’hydrogène. L’enceinte de confinement a été conçue pour empêcher toutes fuites de substances radioactives à partir du réacteur. Elle était visible de l’extérieur.
Il n’y avait pas de combustible dans le réacteur 4 au moment de l’accident car il était en train de subir un contrôle. Mais une grande quantité de combustible usagé est toujours stockée dans sa piscine.
Par ailleurs, 1000 réservoirs ont pu être observés à l’ouest de la centrale. Ils contiennent 120 000 tonnes d’eau contaminée. Cette eau est produite au moment du refroidissement du combustible en fusion.
La gestion de l’eau utilisée pour refroidir le combustible et qui est donc contaminée, est une des opérations les plus complexes du processus de reprise de contrôle des installations.
L’espace disponible pour les réservoirs est limité. Pour l’instant, aucune solution concrète n’a été trouvée pour augmenter les capacités de stockage.
Radio-Japon
Quel était le niveau de radiation dans l’atmosphère?
Satoru Masuyama
Nous nous sommes approchés à environ 4 km de la centrale, à une altitude de 7 à 800 mètres. Les mesures de radioactivité dans l’atmosphère n’ont pas dépassé 0,15 microsievert par heure. Ce niveau est légèrement supérieur à celui d’avant le désastre et plus bas que je ne l’imaginais.
Radio-Japon
Qu’avez-vous ressenti au moment du survol de la centrale?
Satoru Masuyama
J’ai eu la chance de visiter Fukushima Dai-ichi avant l’accident. A l’époque, les bâtiments étaient bien alignés. Il y avait un petit bois sur le site. Aujourd’hui, les installations sont gravement endommagées. Les arbres ont été retirés pour faire de la place aux réservoirs de stockage.
Nous avons également survolé la zone interdite de 20 km autour de la centrale. Vus du ciel, les maisons et les magasins n’ont pas bougé. Mais il n’y a aucune trace de pas ou de pneu à la surface du sol, aujourd’hui recouvert d’une fine couche de neige. C’est une vaste étendue de « villes désertes ». La scène m’a rappelé l’ampleur de l’accident nucléaire et les souffrances énormes que les habitants de Fukushima endurent aujourd’hui.
Radio-Japon
C’était Satoru Masuyama, reporter de NHK World.