Japon 2011- Après le déluge/143

Tokyo le 18 octobre: Début des travaux de décontamination à Onami, quartier de Fukushima, … Ken Nakajima répond aux questions de Radio Japon au sujet du nouvel échéancier de la mise à l’arrêt à froid des réacteurs, … niveau de radioactivité très élevé dans une école d’un des quartiers de Tokyo, … à lire dans le bulletin NHK Word de ce mardi,

Mise à jour le 18 octobre à 22h01 (local)

 La ville de Fukushima entame les travaux de décontamination

La municipalité de Fukushima a lancé une vaste campagne de nettoyage des matières radioactives avec comme objectif ultime de décontaminer toutes les maisons et installations publiques.

La ville est située à environ 60 km de la centrale nucléaire sinistrée. Les travaux de décontamination ont commencé ce mardi matin dans le quartier Onami, où les niveaux de radiation sont relativement élevés.

Une équipe de travailleurs professionnels s’est servie d’équipements de nettoyage par jet d’eau comprimée pour récurer les toits et les fossés. Ils ont également coupé la végétation dans les jardins et enlevé la couche supérieure du sol.

L’objectif ultime de la municipalité de Fukushima est de décontaminer tous les 110 mille foyers, ainsi que les établissements publics et les routes près des écoles d’ici la fin de l’exercice fiscal 2012. Les autorités vont demander aux résidents et à des bénévoles d’aider à nettoyer les zones où les niveaux de radiation ne sont pas trop élevés.

Commentaire : Avis d’un expert sur le nouvel échéancier de mise à l’arrêt à froid des réacteurs

Le gouvernement japonais et Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima, ont publié lundi une révision mensuelle de leur calendrier, visant à maîtriser la situation dans les installations.

Les responsables émettent l’espoir qu’un arrêt à froid des réacteurs 1 à 3, tous endommagés par l’accident, sera atteint d’ici la fin de cette année, soit un mois plus tôt que prévu antérieurement. Les températures autour des réacteurs sont inférieures à 100 degrés et la quantité des radiations émises est tombée à un 8 millionième du niveau atteint peu après l’accident. Ce chiffre est environ la moitié de la quantité mesurée il y a un mois.

Pour notre commentaire, Ken Nakajima, professeur à l’institut du réacteur de recherches de l’université de Kyoto et spécialiste de la sécurité nucléaire, nous donne son avis sur le nouvel échéancier annoncé.

Radio Japon : 
Tout d’abord, professeur Nakajima, comment évaluez-vous le plan qui vise à parvenir plus tôt que prévu à un arrêt à froid des réacteurs ?

Ken Nakajima :
En ce qui concerne les niveaux des températures, ils sont maintenus de façon constante à moins de 100 degrés. Les quantités de radiations aussi ont chuté progressivement. Ceci permet de déduire que les efforts pour refroidir les réacteurs sont relativement couronnés de succès.

Ce qui soulève des préoccupations, c’est de savoir si les relevés des températures sont effectués aux bons endroits. A l’heure actuelle, les températures au fond de la cuve sous pression sont mesurées, mais l’on ne connaît pas avec précision les niveaux atteints aux autres endroits des réacteurs. Si l’on ne remédie pas à cette situation, il pourrait être difficile d’affirmer qu’un arrêt à froid a été réalisé.

Tepco suppose que la plupart du combustible nucléaire qui a fondu à l’intérieur des réacteurs reste dans le fond des cuves sous pression. En me basant sur ce point et sur le fait que les températures ont baissé, je suppose que la Compagnie d’électricité de Tokyo en a conclu que la situation s’oriente vers un arrêt à froid des réacteurs. Il serait toutefois souhaitable d’augmenter le nombre de points de mesure de la température pour confirmer que les réacteurs se refroidissent réellement.

Un autre sujet de préoccupation tient au fait que l’actuel système de refroidissement fait appel à de l’eau décontaminée qui circule dans les réacteurs comme liquide de refroidissement. Dans ce système, l’eau passe par des canalisations raccordées sur plusieurs kilomètres. Il faut donc prévoir des mesures pour que ce système ne soit pas arrêté et pour qu’en aucun cas, qu’il s’agisse d’un nouveau séisme ou d’un typhon, la température ne s’élève à nouveau dans les réacteurs. 

Plus grande est la quantité d’eau de refroidissement, plus important sera le volume d’eau contaminée à retraiter. Je crois donc que les réacteurs doivent être refroidis en utilisant le moins d’eau possible et en surveillant attentivement les températures.

Radio Japon :

Vous venez d’entendre l’opinion de Ken Nakajima, professeur à l’institut du réacteur de recherches de l’université de Kyoto, sur le nouveau calendrier relatif à l’arrêt à froid des réacteurs de la centrale de Fukushima.

Fort niveau de radioactivité mesuré dans une école à Tokyo

Un niveau de radioactivité supérieur à celui des régions proches de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi a été détecté dans une école primaire de Tokyo.

Un niveau de 3,99 microsieverts par heure a été relevé lundi à 5 centimètres au-dessus du sol, juste en dessous d’une canalisation pour l’eau de pluie dans une école de l’arrondissement d’Adachi. Lundi, les niveaux de radiation dans la ville de Fukushima, située à 60 km environ de la centrale endommagée, étaient voisins de 1 microsievert par heure. A noter que l’arrondissement de Tokyo se trouve à 210 km environ de la centrale.

Les autorités de l’arrondissement envisagent d’enlever le sol et les arbres sur le périmètre de l’école et de mesurer les radiations dans les fossés en quelque 800 endroits, notamment les écoles, les parcs et d’autres installations publiques.

A l’annonce de cette information, le directeur de l’école s’est dit stupéfait. Il aussitôt annulé les classes d’éducation physique et les autres activités en plein air de la journée.



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