Japon 2011- Après le déluge/114

L’Isle le 12 août :                        Dans le bulletin NHK Word de ce vendredi 12 août, Sentaro Takahashi répond aux questions de Radio-Japon sur un retour éventuel des résidents dans la zone évacuée de Fukushima, … 4000 Spécialiste de la sécurité dans les zones contaminées vont être formé par Tepco en vue du retour des résidents autour de Fukushima, … Majorité et Opposition ouvre la voie à l’adoption d’une loi sur la promotion des énergies renouvelables, … et d’autres titres à lire ci-dessous

Mise à jour le 12 août à 21h57 (local)

« Accord entre majorité et opposition sur la loi sur les énergies renouvelables

Un accord conclu entre le Parti démocrate du Japon, le PDJ au pouvoir, et les formations de l’opposition ouvre la voie à l’adoption d’une loi sur la promotion des énergies renouvelables.

 
 Le texte prévoit d’obliger les compagnies d’électricité à acheter à un tarif fixe du courant produit à partir d’énergies renouvelables, le solaire et l’éolien notamment. Cette obligation serait imposée pour certaines périodes.

 
 Des discussions de travail ont réuni vendredi des responsables du PDJ, du Parti libéral-démocrate et du Parti Komei, les deux principales formations de l’opposition. Ils ont choisi de se rencontrer pour finaliser les révisions afin que le texte soit adopté rapidement par la Chambre basse.

 
 Le PDJ a accepté les propositions formulées par les deux formations d’opposition. Parmi elles figure la création d’une commission indépendante chargée de décider en toute honnêteté des prix d’achat de l’électricité. Autre proposition adoptée, celle prévoyant l’introduction de mesures permettant de limiter le fardeau imposé aux grands consommateurs de courant.

 
 Les responsables politiques des trois partis ont convenu de réviser le projet de loi pour qu’il soit adopté le plus vite possible. Le passage de la loi sur les énergies renouvelables est une des conditions fixées par le premier ministre Naoto Kan pour quitter son poste.

Les perspectives de croissance revues à la baisse après le désastre de mars

Le gouvernement japonais a revu à la baisse les perspectives de croissance économique pour l’année fiscale 2011, à 0,5 pour cent, soit un point de moins que ce qui était annoncé à la fin de l’année dernière.


 En décembre 2010, le gouvernement tablait sur une croissance de 1,5 pour cent en valeur réelle pour l’année fiscale 2011 courant jusqu’à mars 2012.
 Cependant le désastre qui a frappé l’est du Japon le 11 mars a provoqué un effondrement temporaire de la production et des exportations. La consommation des ménages s’est également retrouvée au point mort.


 La perspective de croissance déterminée par le gouvernement lui sert de base pour établir son budget et prévoir ses revenus.


 La révision à la baisse de cette perspective signifie que les objectifs gouvernementaux de rétablir la santé financière du pays et de dégager un excédent fiscal d’ici 2020 ne sont pas réalisables, même si la taxe à la consommation était doublée pour atteindre 10 pour cent d’ici la fin de l’année fiscale 2015.


 Dans le même temps toutefois, le gouvernement prévoit une croissance de 2,7 à 2,9 pour cent pour l’année fiscale 2012 en raison d’une augmentation attendue de la demande, alors que l’effort de reconstruction gagne en vitesse après le désastre du 11 mars.

Le Japon réforme la surveillance de la filière nucléaire

Le gouvernement a décidé vendredi de créer un nouvel organisme chargé de la surveillance de la filière nucléaire. Cet organisme dépendra du ministère de l’Environnement.

 
 La décision a été prise lors d’une réunion des ministres. Elle s’inscrit dans le cadre des initiatives prises après l’accident de la centrale de Fukushima pour réformer l’administration du nucléaire.


 Les ministres ont reconnu que l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle, la NISA, devait être séparée de son administration de tutelle, le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, lui-même chargé de promouvoir le nucléaire.

 
 Aujourd’hui, le ministère de l’Environnement s’occupe des déchets radioactifs accumulés autour de la centrale de Fukushima. Le projet de loi sur la formation du nouvel organisme sera soumis au Parlement début 2012 pour qu’il soit opérationnel en avril de la même année.

4000 experts des expositions aux radiations formés par Tepco

La Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, est en train de former quelque 4000 spécialistes de la sécurité dans les zones contaminées.

 
 Cette décision intervient au moment où le gouvernement envisage de lever l’ordre d’évacuation des zones considérées comme sûres une fois terminée la seconde phase de la reprise de contrôle de la centrale de Fukushima. L’achèvement de cette seconde phase passe par une réduction significative des niveaux de radiations émises par la centrale.

 
 Pour déterminer le niveau de sûreté de la zone des 20 km, aujourd’hui interdite d’accès, il faudra un grand nombre de spécialistes des expositions aux radiations. Tepco a commencé à former du personnel pour cela et prévoit de terminer la formation de 4000 personnes d’ici la fin de l’année. Quelque 1900 l’ont déjà suivie.

Commentaire sur le retour des résidents dans les zones évacuées autour de la centrale de Fukushima

Dans notre commentaire du jour, nous nous intéressons au contrôle de l’exposition aux radiations autour de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi. Pour en parler, nous avons sollicité l’expert en radioprotection Sentaro Takahashi, par ailleurs directeur adjoint de l’Institut de recherche sur les réacteurs, qui dépend de l’université de Kyoto.

 
Le gouvernement souhaite autoriser dès janvier 2012 le retour des résidents dans les 20 km autour de la centrale et dans certaines zones évacuées au-delà de ces 20 km. L’autorisation devrait être délivrée une fois que la deuxième phase de la reprise de contrôle de la centrale sera terminée. Qu’en pensez-vous?


 Sentaro Takahashi

 
Il devrait être difficile pour le gouvernement d’affirmer que les niveaux de radiation dans les zones autorisées sont sans risque et permettent le retour des populations. Car, pour certains, de simples traces de contamination peuvent présenter un danger sanitaire.

 
Le gouvernement et les municipalités vont devoir expliquer aux résidents les risques induits par les radiations. Il faudra également les informer sur les niveaux de contamination dans leur voisinage.

 
Le problème est que la perception du danger varie selon les personnes. Par exemple, quand les enfants sont exposés à 20 millisieverts en un an, il y a une probabilité que plusieurs d’entre eux, sur une population de 10 000, développent un cancer à un moment de leur vie.

 
Les personnes âgées de plus de 70 ou 80 ans pourraient se dire que le risque n’est pas si élevé, s’il s’agit de souffrir d’un cancer dans plusieurs décennies.

 
Je crois que le gouvernement doit fournir une information adéquate et tout faire pour que les habitants prennent eux-mêmes leur décision.


 Radio-Japon


La Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, forme le personnel qui sera chargé d’assurer la sécurité des personnes qui rentreront chez elles. L’opérateur de la centrale de Fukushima forme également les gens qui seront engagés dans les travaux de reconstruction dans les zones autorisées. Plus généralement quels rôles seront dévolus au personnel de Tepco?


 Sentaro Takahashi


Il y en a deux. Le premier sera de mesurer les niveaux de radiation dans l’environnement. Il n’y a pas besoin d’être radiologue pour le faire. Ce n’est pas une tâche difficile. Des personnes bien formées peuvent aisément s’en charger. 
Le second sera pour ce personnel de pouvoir expliquer le degré de sécurité des niveaux actuels de radiation et comment vivre sans s’inquiéter de la contamination dans un environnement donné.

 
En outre, quand les gens vont rentrer chez eux, ils auront plein de questions à poser. Est-il sans danger de manger des légumes cultivés dans le jardin? Combien d’heures sera-t-il permis de travailler à la ferme? 
Pour y répondre, il faut connaître les caractéristiques physiques des rayons radioactifs et leur impact sur la santé humaine. Il faudra donc que les personnels de Tepco soit formés à la communication avec les résidents.

 
 Radio-Japon


C’était Sentaro Takahashi, expert en radioprotection de l’Institut de recherche sur les réacteurs, qui dépend de l’université de Kyoto. »



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Une réponse à Japon 2011- Après le déluge/114

  1. Christine dit :

    Vu

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