Japon 2014 – Fukushima/334

Une année sans nucléaire au Japon : quelles conséquences ?

Une année sans nucléaire au Japon : quelles conséquences ?

Avant la catastrophe nucléaire qui a entaché Fukushima, le Japon possédait 48 réacteursnucléaires pour 130 millions d’habitants. Cela le plaçait au 3ème rang des pays producteurs d’énergie nucléaire, derrière les Etats-Unis et la France. Mais depuis un an, le Japon a stoppé l’ensemble de ses réacteurs et se passe du nucléaire. Alors, comment s’est déroulée cette année ? Enquête.

Japon : le pays passe au régime « sans nucléaire »

Depuis que ses réacteurs nucléaires sont en sommeil, le Japon doit trouver des solutions alternatives pour fournir de l’électricité à ses 130 millions d’habitants.

Il faut savoir que cette action n’a pas été évidente, mais aucune baisse de tension ni panne d’électricité n’a été à déplorer durant toute cette période.

Centrale de Fukushima

fleche-Une année sans nucléaire au Japon : quelles conséquences ? Mais comment le Japon a-t-il pu composer avec l’absence de nucléaire ? Premier levier, celui qui a consisté à inciter la population à baisser sa consommation pour adopter des attitudes énergétiques plus sobres.

Cela passe par une meilleure isolation, des équipements moins dispendieux, une meilleure efficacité énergétique mais aussi des économies d’énergie à tous les niveaux.

Le Japon mise sur les énergies renouvelables

Autre idée développée pour compenser le nucléaire : inciter les Japonais à s’équiper de panneaux photovoltaïques individuels.

Ainsi, pas moins de 23 000 ménages en ont installé au moins un. Ceci a eu pour effet de placer le pays au 2ème rang mondial du marché des panneaux solaires, derrière la Chine.

Energies renouvelables

La fourniture d’énergie a donc en partie été compensée par les énergies renouvelables. Il faut noter que les efforts réalisés par la population en matière d’efficacité énergétique et d’économies d’énergie se sont traduits par une baisse de la demande en électricité équivalent à la production de 13 réacteurs nucléaires.

picto-etoile-paragraphe Une année sans nucléaire au Japon : quelles conséquences ? L’ONG Greenpeace Japon estime ainsi que d’ici à 2020, la part des énergies renouvelables pourrait représenter 40%.

Japon : une part d’énergies fossiles pour combler le vide du nucléaire

Mais le vide laissé par le nucléaire a également dû être comblé pour partie par des énergies fossiles, à savoir pétrolegaz et charbon, notamment avec des centrales thermiques.

Naoya Domoto, Président énergie et opérations à IHI Corp souligne « on ne peut pas exclure le charbon ».

En effet, une nation qui, pendant près d’un demi-siècle a construit sa politique énergétique sur les combustibles fossiles et le nucléaire ne peut pas passer au « tout renouvelable » et cesser totalement ses émission de CO2, du jour au lendemain.

charbon-energie-pollution Une année sans nucléaire au Japon : quelles conséquences ?

Cependant, et contrairement aux idées reçues, les émissions de CO2 n’ont pas explosé suite à l’arrêt du nucléaire. La courbe ascendante des émissions a continué sa progression mais n’est pas amputable au délaissement des réacteurs.

Exemple : l’augmentation était de 8% entre 2010 et 2012, puis de 7% entre 2012 et 2014. A titre de comparaison, la France a vu elle aussi ses émissions augmenter en 2013, malgré ses 58 réacteurs.

Japon : quel avenir pour le nucléaire ?

Avant Fukushima, l’industrie du nucléaire commençait à amorcer son déclin. Mais l’impact provoqué par la catastrophe a accéléré la tendance et encouragé la croissance des énergies renouvelables.

Dans les sondages, les Japonais se prononcent majoritairement contre le redémarrage des réacteurs. Les frondes du gouvernement conservateur de M. Abe pour remettre le nucléaire sur les rails ont échoué jusqu’à ce jour.

Centrale nucléaire

fleche-Une année sans nucléaire au Japon : quelles conséquences ? Ajouté à cela, le redémarrage des 2 premiers réacteurs sur la liste (ceux de Sendai, dans la province de Kagoshima) fait face à divers obstacles, notamment à des risques sismiques et volcaniques.

Ainsi, les riverains de Sendai se sont tournés vers la justice pour demander une injonction contre l’exploitant et le gouvernement, les empêchant de rouvrir le site nucléaire.

Japon : le nucléaire définitivement hors-jeu ?

Greenpeace le martèle sur son site « Au Japon, le nucléaire est dans un coma profond depuis un an. Débranchons-le ! ». Alors, le nucléaire est-il définitivement enterré au Japon ?

Ce qui est sûr, c’est que si les centrales devaient redémarrer, elles devraient répondre à toute une série d’exigences de sécurité mises en place après la catastrophe de Fukushima. Mais également, à d’autres obstacles notamment sur le plan technique, démocratique ou encore juridique.

Non au nucléaire Japon

picto-etoile-paragraphe Une année sans nucléaire au Japon : quelles conséquences ? A noter aussi qu’à partir de 2016, le marché de l’électricité japonais sera libéralisé. Greenpeace se questionne donc : est-ce qu’à partir de ce moment-là des sommes importantes d’argent continueront à être investies pour concrétiser des mesures de sécurité supplémentaires qui donneraient aux centrales une certaine rentabilité ? Affaire à suivre.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Etes-vous pour ou contre le retour au nucléaire au Japon ?

Le Premier Ministre Abe, pro-nucléaire, souhaite introduire des mesures financières préférentielles supplémentaires pour les opérateurs des centrales nucléaires, à l’instar d’un prix d’électricité garanti.

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