Japon 2014 – Fukushima/202

Cette nuit en Asie : après la Chine, le Japon aussi lorgne sur le gaz russe

Par Gabriel Gresillon | 28/05 | 06:51 | mis à jour à 07:28

Le regain d’intérêt du Japon pour le gaz russe témoigne de la situation énergétique complexe dans laquelle se trouve l’archipel, depuis la catastrophe de Fukushima en 2011.

Le regain d’intérêt du Japon pour le gaz russe témoigne de la situation complexe dans laquelle se trouve l’archipel au plan énergétique, depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. AFP PHOTO/ G20RUSSIA/Anton Denisov - AFPLe regain d’intérêt du Japon pour le gaz russe témoigne de la situation complexe dans laquelle se trouve l’archipel au plan énergétique, depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. AFP PHOTO/ G20RUSSIA/Anton Denisov – AFP

Un groupe de 33 députés japonais s’apprête à proposer au gouvernement nippon un projet visant à relancer les négociations au sujet de la construction d’un gazoduc reliant l’île russe de Sakhaline à la préfecture japonaise d’Irabaki. L’objectif serait d’avancer assez vite dans les discussions pour que ce projet figure au programme de la visite de Vladimir Poutine au Japon, prévue à l’automne prochain. Ce regain d’intérêt pour le gaz russe témoigne de la situation complexe dans laquelle se trouve l’archipel au plan énergétique, depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. L’ensemble des réacteurs nucléaires ont été mis à l’arrêt, et compte tenu de normes de sécurité plus exigeantes, il semble probable qu’une part substantielle de ces derniers ne sera jamais remise en route.

Le Japon se voit donc obligé d’importer des hydrocarbures. La facture de gaz naturel liquéfié, en particulier, a plus que doublé en trois ans. Alors que Moscou et Pékin viennent de signer un contrat record, d’une valeur de 400 milliards de dollars, qui prévoit la livraison sur 30 ans de gaz à la Chine , Tokyo pourrait donc être tenté d’accélérer les discussions sur ce projet évoqué depuis plus de dix ans, afin de profiter, comme son encombrant voisin asiatique, du gaz russe. Ce projet, qui comprend la construction d’un gazoduc de 1.350 kilomètres d’une valeur estimée autour de 6 milliards de dollars, viserait à fournir au Japon l’équivalent de 17% du gaz naturel liquéfié qu’il a importé l’an dernier. Sachant que le gaz liquéfié nécessite des infrastructures qui le rendent plus cher pour le consommateur final. Du côté russe, cela permettrait d’ancrer un peu plus les débouchés en Extrême-Orient, et de réduire la dépendance vis-à-vis de l’Europe, au moment où celle-ci cherche précisément à s’affranchir progressivement de l’emprise de Moscou sur ses propres livraisons d’énergie.

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