Japon 2014 – Fukushima/193

Cette nuit en Asie : nouvelles révélations sur Fukushima

Par Gabriel Gresillon et Yann Rousseau | 21/05 | 06:29 | mis à jour à 08:38

+VIDEO Le quotidien «Asahi Shimbun» révèle que, lors des premiers jours de la catastrophe de Fukushima en mars 2011, 90% des employés ont fui la centrale.

Nouvelles révélations sur Fukushima : 90%des salariés ont déserté la centrale lors de la catastrophe - AFP/Jiji PressNouvelles révélations sur Fukushima : 90%des salariés ont déserté la centrale lors de la catastrophe – AFP/Jiji Press

Le quotidien japonais «Asahi Shimbun» vient de relancer un douloureux débat au Japon sur la gestion des premières journées de la catastrophe de Fukushima Daiichi en mars 2011. Si le gouvernement et l’électricien Tepco ont, depuis l’accident, construit une légende de l’événement autour du mythe des «50 de Fukushima», restés dans la centrale détruite alors même que le cœur des réacteurs commençait à fondre et que les taux de radioactivité s’envolaient, le journal a découvert un document qui montre plutôt la grande panique des employés de l’entreprise. L’«Asahi Shimbun» a pu accéder aux entretiens réalisés par différentes commissions d’enquête avec Masao Yoshida, le directeur de la centrale à l’époque – il est depuis décédé – et a découvert que 90% des 720 employés, et notamment une grande partie des managers, travaillant sur le site avaient désobéi à ses ordres et s’étaient enfui le 15 mars vers la centrale de Fukushima Daiini située à une dizaine de kilomètres.

Le mouvement de panique aurait été enclenché après la brutale dégradation du réacteur numéro 2, à 6h15 du matin, le 15 mars. Une violente explosion avait été perçue dans les bâtiments et les indicateurs montraient que l’enceinte de confinement de la tranche semblait avoir perdu de son étanchéité. Masao Yoshida avait alors demandé aux centaines de travailleurs travaillant près des réacteurs de se diriger temporairement vers des zones de la centrale où la radioactivité restait faible. Mais 650 d’entre eux avaient plutôt regagné, dès 7h, les navettes de la centrale et ordonné aux chauffeurs de fuir vers Fukushima Daiini quand d’autres sautaient dans leurs propres véhicules pour s’échapper. Quelque 69 personnes s’étaient alors retrouvées seules pour gérer la catastrophe.

S’il ne semble pas blâmer les employés de base dans ses entretiens, l’ancien directeur de la centrale est plus remonté contre les cadres de Tepco qui n’auraient, selon lui, pas du abandonner le site dans ces heures critiques. Certains seraient toutefois revenus dans l’après-midi de cette même journée fatidique. Embarrassé par la polémique, Tepco a indiqué que les ordres du directeur de la centrale, qui évoquait un repli vers des zones de radioactivité faible, aurait été mal compris par les employés, qui avaient opté pour un transfert vers l’autre centrale du groupe.

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