Japon 2013 – Après le déluge/295

Lecture

Fukushima trois ans après: l’agriculture sous haute surveillance

LE VENDREDI 20 DÉCEMBRE 2013 À 05:25

Partager

Dernier épisode de notre « Cinq jours à la Une » à Fukushima. Près de trois ans après la catastrophe nucléaire, France Info est retourné au Japon toute cette semaine. Dans cette région très rurale, les agriculteurs tentent de regagner la confiance des consommateurs, non sans mal. Reportage dans la ville de Fukushima, à 70 km de la centrale.

La centrale de Fukushima, trois ans après la catastrophe. © IRSN Recoquillé-Bression

Chez Denny’s, petite cafétéria du centre-ville de Fukushima, il y a des femmes bien habillées qui déjeunent entre copines, une famille et des hommes pressés de manger avant de retourner travailler. Du thé, de la soupe, du riz, des pâtes, des légumes verts… après avoir lu le menu lorsque l’on demande au chef s’il cuisine des produits de Fukushima, il répond que les produits ne sont pas d’ici. Ils viennent de Tokyo.

Pourtant Fukushima est une région très agricole, mais depuis la catastrophe nucléaire, non seulement les agriculteurs des zones évacuées ne peuvent plus travailler mais ceux en dehors de ces endroits ont parfois perdu presque la moitié de leur chiffre d’affaire.

Des contrôles draconiens

C’est le cas de la coopérative de Daté, qui n’arrive toujours pas à retrouver sa rentabilité d’avant 2011. Cette ville se situe dans la région de Fukushima, à plus de 60 km de la centrale. Elle n’a pas été évacuée parce que la contamination radioactive y était faible.

Pourtant, les agriculteurs ont passé les arbres au Kärcher et font des contrôles draconiens du niveau de radioactivité de chaque fruit. « C’est la rumeur qui nous fait perdre des clients« , explique M. Kazemata, patron de la coopérative.

Avec les indemnisations de la catastrophe, les agriculteurs de Daté ont acheté des machines de contrôle de la radioactivité pour plusieurs millions d’euros. © Radio France Anne-Laure Barral

Certains poissons sont interdits à la vente

Fukushima est une région très rurale – Il n’y a que deux millions d’habitants sur un pays qui en compte 120 millions au total – et l’agriculture représentait une bonne partie de son activité économique. « Aujourd’hui les produits agricoles vendus en supermarché ne posent plus de problème contrairement au gibier, aux champignons et aux pousses de plantes sauvages très prisées au Japon », explique Philippe Renaud, de l’IRSN.

Contrôle des kakis séchés a la coopérative de Daté. © Radio France Anne-Laure Barral

Autre problème, celui du poisson. S’il est contrôlé par échantillons, certaines espèces sont interdites à la vente. Mais comme les agriculteurs, les pêcheurs de la côte de Fukushima aimeraient pouvoir reprendre leur activité.

Ce contenu a été publié dans Japon 2013. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *