Fukushima : des opérations de décontamination très en retard
LE MONDE | • Mis à jour le |Par Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)

La chaîne de restauration Yoshinoya, spécialiste du gyudon, un bol de riz coiffé de boeuf, a annoncé, le 1er octobre, la création d’une « Yoshinoya Farm Fukushima ». Installée à 80 km de la centrale nucléaire accidentée, elle produira riz et légumes pour ses restaurants. Le groupe indique vouloir soutenir la région sinistrée.
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Elle en a bien besoin, car le vaste programme de décontamination lancé rencontre moult problèmes. L’objectif est de nettoyer 607 185 bâtiments et 119 391 hectares de terres agricoles. Le tout pour 11 milliards d’euros. Il faut retirer quelques centimètres de terre, élaguer et nettoyer. Au total, on prévoit quelque 29 millions de mètres cubes de résidus à mettre dans des sacs entreposés ensuite dans des sites spéciaux pour trente ans, avant un transfert hors du département. Pour l’instant, rien n’est prévu pour les zones forestières qui concentrent de hauts niveaux de radiation.
AUCUN SITE DE STOCKAGE
Les opérations ont pris du retard – aucun bilan d’étape n’est avancé – car personne ne veut de sites de stockage. « A Iwaki, nous devons en trouver quatre », explique Kohei Kusano, responsable de la décontamination de cette ville du sud du département.
Iwaki n’est pas seule dans ce cas. En arpentant le département de Fukushima, on découvre de véritables murs de sacs noirs, pleins de résidus de la décontamination, laissés à l’abandon.
Sur la route 288, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de la centrale, ils sont posés à deux pas des maisons et des champs. Un compteur geiger posé à leur proximité indique une radioactivité de 9,8 millisieverts par an (la norme admise pour un être humain est de 1 mSv/an). Une nouvelle décontamination pourrait être nécessaire pour les habitations. « Mais aucun financement n’est prévu pour cela », déplore M. Kusano.