Sondage : 94% des Japonais interrogés ne croient pas que l’accident nucléaire soit « maîtrisé »
Par Trifou ,vendredi 19 juillet 2013.Lien permanentJapon › Fukushima
Un sondage effectué au printemps par une université Tokyoïte révèle que la quasi-totalité des sondés estime que l’accident nucléaire de Fukushima-Daiichi n’est pas maîtrisé à ce jour. L’étude a été présentée le 17 juillet devant la commission de l’Energie atomique qui tenait une session devant le gouvernement Japonais.
L’accident ne peut être considéré comme maîtrisé si de la radioactivité s’échappe toujours des unités endommagées
Ce sondage effectué par le Professeur émérite Hirotada Hirose de l’Université Féminine Chrétienne de Tokyo [1] a été réalisé sur un échantillon de 1200 personnes âgées de 15 à 79 ans qui ont été interrogées au cours du mois de mars 2013 sur la vision qu’ils portaient sur la catastrophe nucléaire Japonaise deux années après sa survenue. La principale raison motivant leur rejet de la communication gouvernementale sur la crise nucléaire s’expliquerait par le fait que de la radioactivité s’échappe toujours des unités endommagées, ce qui contredit les déclarations officielles datant de la fin de l’année 2011.
Une majorité de Japonais se dit toujours favorable à une sortie progressive du nucléaire
54% des sondés ont estimé que la sortie progressive du nucléaire était toujours à leurs yeux la meilleure réponse à terme [2] tandis que 31% estimaient quand à eux qu’il était nécessaire d’abandonner le nucléaire « aussi vite que possible ».
Un nouvel accident nucléaire « systématique » pour 23% et « très probable » pour 57%
Dans l’hypothèse ou la totalité du parc nucléaire Japonais puisse être remis en production, 23% des Japonais interrogés ont répondu qu’ils étaient convaincus qu’une nouvelle catastrophe se produirait obligatoirement à plus ou moins long terme alors que 57% estimaient qu’un nouvel accident était plutôt « très probable ».
Les Japonais pointent du doigt la manière dont les autorités centrales communiquent sur la crise nucléaire
33% des sondés ont estimé que la principale source d’informations inexactes était représentée par l’information officielle transmise par le gouvernement central du pays alors que seulement 2% estimaient que la communication des autorités locales (préfecture, villes et villages) n’était pas crédible. Selon le Professeur Hirose, ce comportement indique manifestement qu’une politique nucléaire efficace ne sera pas possible tant que le gouvernement central et les agences de contrôle nucléaire ne tiendront pas compte non seulement de l’avis des habitants résidant près des centrales nucléaires mais également de l’avis de l’ensemble du peuple Japonais.
En réfléchissant un peu à cette expression populaire, l’on pourrait en déduire que les informations « inexactes et mensongères » que dénoncent régulièrement les autorités Japonaises sur la catastrophe de Fukushima-Daiichi seraient en fait bien plus près de la vérité et d’une information réellement objective et sincère que le regard toujours détourné, souvent méprisant et parfois même moqueur qui lui est jeté par les MM. les responsables gouvernementaux et les agences techniques adhoc.

Sources : Survey: Most Japanese think Fukushima nuclear accident not settled
(Asahi, 18713)