Japon 2013 – Après le déluge/121

Dévoilement prochain d’un rapport de l’ARN sur un réacteur nucléaire

Un groupe d’experts de l’ARN, l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire, devrait conclure qu’un des réacteurs nucléaires du pays est situé au dessus d’une faille active.

Les membres de ce groupe devraient bientôt dévoiler le rapport final suite à une enquête de six mois portant sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Tsuruga, située dans la préfecture de Fukui dans le centre du Japon.

Dans une ébauche de rapport présentée en janvier, les membres d’un comité déclaraient que la faille pouvait être active.

Les normes du gouvernement interdisent aux opérateurs de centrales de construire des réacteurs au dessus de failles actives en raison des risques posés par les tremblements de terre.

Si les opérateurs de la centrale ne peuvent présenter des données, réfutant les arguments du comité d’experts, le réacteur 2 pourrait être démantelé. Il est actuellement à l’arrêt pour cause d’inspections.

L’opérateur de la centrale affirme pour sa part qu’il terminera sa propre enquête sur la faille d’ici juin.

Japon : une faille sismique active sous un réacteur nucléaire

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Après des mois de débats, c’est ce que doit confirmer l’Autorité de régulation nucléaire dès demain. La révélation concerne la centrale de Tsuruga sur la côte ouest japonaise.

L'intégrité du deuxième réacteur de la centrale nucléaire de Tsuruga serait gravement mis en danger en cas de séisme. JIJI PRESS/FILES / AFP

L’intégrité du deuxième réacteur de la centrale nucléaire de Tsuruga serait gravement mis en danger en cas de séisme. JIJI PRESS/FILES / AFP

 

SISMIQUE. Un des réacteurs d’une centrale atomique actuellement stoppée au Japon est situé sur une faille sismique active. Après des mois de débats avec des spécialistes, c’est ce que devrait confirmer mercredi 15 mai 2013 l’Autorité de régulation nucléaire (NRA), selon les médias nippons. La NRA devrait aussi décider la semaine prochaine que, dans ces conditions, le deuxième réacteur du complexe de Tsuruga (préfecture de Fukui, ouest) ne pourra être relancé et sera démantelé.

Les quatre experts mandatés par l’autorité ont procédé à des examens sous le site. Et leurs études indiquent que les derniers mouvements de la faille identifiée sont suffisamment proches pour considérer qu’elle est encore active.

Difficile de garantir la sécurité du site

À la suite de réunions avec lesdits experts, le président de l’organisme de régulation, Shunichi Tanaka, avait déjà laissé entendre en décembre que l’autorité aurait de facto du mal à garantir la sécurité du site et donc à donner l’autorisation de redémarrer le réacteur concerné.

En janvier pourtant, l’autorité avait ajourné ses conclusions dans le but de prolonger les débats sur ce point litigieux, la compagnie réfutant l’hypothèse d’une faille active.

Mais si comme semble l’indiquer un rapport final dont ont eu vent les médias, l’Autorité nucléaire conclut mercredi qu’il s’agit d’une faille active et interdit définitivement sa remise en exploitation, la compagnie Japan Atomic Power sera forcée d’étudier son démantèlement.

(Crédit : JIJI/AFP)

PRINCIPE DE PRÉCAUTION. À ce jour, en raison du durcissement des dispositions faisant suite à l’accident deFukushima (mars 2011), seulement deux réacteurs sur un parc de 50 sont en service au Japon. Les autres étant maintenus à l’arrêt par mesure de précaution et dans l’attente des nouvelles normes de sûreté en phase finale d’élaboration. Celles-ci devraient entrer en application en juillet prochain. En attendant, aucun réacteur ne peut redémarrer sans le feu vert de la nouvelle autorité nucléaire créée en septembre 2012.

Des experts sont aussi consultés sur d’autres soupçons de failles actives ailleurs, dont une sous le complexe d’Ohi (ou Oi) où deux des quatre tranches (3 et 4) sont actuellement actives, ayant obtenu en juin dernier l’aval de l’État pour être relancées pour 13 mois.

Alors qu’une centaine de milliers de personnes ont dû fuir leur domicile après l’accident de Fukushima, la majorité de la population nippone souhaite que s’applique davantage le principe de précaution vis-à-vis des installations nucléaires toutes situées en bord de mer et en zone sismique.

Hugo Jalinière avec AFP, Sciences et Avenir, 14/05/13

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