Japon 2013 – Après le déluge/83

L’Isle le 27 mars:

Japon : le village nucléaire arrose toujours largement, même après la douche de Fukushima

Une série de trois articles publiés dans le Mainichi d’hier revient longuement sur les méthodes employées par les électriciens Japonais pour soutenir une industrie électronucléaire moribonde : de l’arrosage d’organisations-écrans bénéficiant à des membres de la commission nucléaire Japonaise en passant par la création d’une compagnie théâtrale de paille ou encore le financement direct dethink-thank énergétiques, les techniques déployées par les électriciens du village nucléaire ne semblent pas avoir varié d’un pouce et se sont même renforcées depuis la survenue de la catastrophe nucléaire de Fukushima-Daiichi.

Une ONG créée par un commissaire de la commission nucléaire JAEC bénéficie de plusieurs dizaines de millions de financements directs de l’industrie nucléaire en 2012

Mme Etsuko Akiba a fondé en 2001 le “Forum pour l’Energie ASCA” qui a obtenu le statut d’association en 2003, date à laquelle Mme Akiba a quitté le fauteuil de direction pour endosser la tenue de commissaire au sein de la très officielle commission nucléaire Japonaise JAEC tout en conservant un poste de “conseiller technique” auprès de l’asociation.

Au cours des années fiscales 2009 à 2011 le Mainichi a découvertque le financement quasi-exclusif de “l’association” ASCA avait été principalement effectué par l’électricien Tepco, pour des montants annuels avoisinant 30 millions de Yens (300.000 Euros).

Au niveau des actions menées, l’ASCA aurait effectué quelques enquêtes sur les centrales nucléaires et les radiations au niveau des femmes au foyer ainsi que des études sur le niveau de la perception populaire du problème des déchets nucléaires ultimes.

Les différents intervenants n’ont pas souhaité répondre aux interrogations du quotidien Japonais.

2013-03-26_16h16_12
(1) Mme Akiba occupe le siège de commissaire de la JAEC depuis janvier 2010

Une troupe de “marionnettes éducatives” à la solde de Tepco

Dans un deuxième papier, le Mainichi revient sur l’histoire d’une troupe de marionnettes soi-disant initiée par une “association de femmes au foyer” mais qui aurait en fait été créée et intégralement financée par l’opérateur Tepco (encore lui !).

L’un des spectacles de la troupe en question met en scène un enfant Japonais à qui un ours polaire “réchauff锠demande de l’aide ; un autre spectacle ramène les spectateurs à l’ère Edo (17ème-18ème siècle) en insistant longuement sur les bénéfices amenés par l’électricité (nucléaire).

Les cinq membres permanents de la troupe seraient directement payés par une société “de recherche” appartenant à l’opérateur Tepco.

Assez mal à l’aise devant le journaliste du Mainichi, l’un des membres de la troupe a reconnu que Tepco venait de temps à autre “briefer” les artistes sur certains points particuliers du spectacle tout en insistant sur le fait que ces directives devaient rester parfaitement secrètes vis-à-vis des spectateurs.


Sources :

Utilities gave money to group led by atomic energy commissioner even after Fukushima disaster – The Mainichi, 25313

‘Housewives’ educating children on energy linked to TEPCO PR firm – The Mainichi, 25313

Power industry extends logistics support to volunteer groups – The Mainichi, 25313

Ce contenu a été publié dans Japon 2013. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *