L’Isle le 24 mars:
France : AREVA tord le bras de KEPCO pour expédier un chargement de MOX superflu vers le Japon
Lopérateur Japonais KEPCO a annoncé jeudi quun chargement de MOX retraité en France quitterait prochainement le port de Cherbourg pour le site nucléaire de Takahama, à lOuest du Japon. KEPCO aurait demandé à AREVA, vu le contexte, de sursoir quelque temps à ce transport mais le géant français du nucléaire tient apparemment à ce que le combustible retraité quitte le sol français au plus vite.
Takahama 3, un réacteur Moxé depuis janvier 2011
La tranche n°. 3 du site électronucléaire de Takahama a commencé a bruler du combustible mixte Plutonium-Uranium au début de lannée 2011 ; le réacteur n°. 3 a été stoppé le 21 février 2012 et placé en arrêt à froid suite à la catastrophe de Fukushima-Daiichi et en lattente de la nouvelle règlementation électronucléaire que le Japon devrait prochainement finaliser ; il restera ensuite aux réacteurs survivants au tri initial à réaliser des travaux de mise en conformité qui savèreront probablement techniquement délicats et financièrement couteux.
Lutilisation de combustible mixte dans les réacteurs Japonais a longtemps été critiquée ne serait-ce quau titre des nombreux transports par voie maritime de matières extrêmement radioactives entre lAsie et lEurope que le procédé nécessite, les installations de retraitement Japonaises de Tokai et Rokkasho nayant jamais développé quun fonctionnement expérimental.
(1) Un bâtiment transporteur de déchets et de combustible nucléaire (WNN)
Un transport superflu vu le contexte Japonais actuel mais apparemment imposé par AREVA
Le gouvernement Japonais de M. Abe ayant récemment affirmé quil prévoyait de privilégier lintégrité énergétique du Japon plutôt que de favoriser la voie pourtant logique tracée par son prédécesseur, à savoir larrêt total et progressif de la filière nucléaire du pays et larrêt immédiat des réacteurs les moins surs, il est plus que probable que certains réacteurs Japonais redémarreront à plus ou moins long terme.
Il est par contre très prématuré à ce jour de définir les unités Japonaises qui pourraient éventuellement redémarrer et à quel moment ces dernières y seraient autorisées, probablement pas au cours de lannée 2013 selon les dernières informations disponibles, nen déplaise à M. Oursel qui semblait récemment en savoir beaucoup plus que les Japonais eux-mêmes sur cette épineuse question.
Un transport imminent et dangereux selon lONG Greenpeace
Lorganisation Greenpeace a indiqué quelle sattendait à ce que le cinquième voyage de MOX Japonais appareille du port de Cherbourg dans les premiers jours du mois davril ; lONG a toujours exprimé son opposition à tout transport international de matière fissile et particulièrement de combustible MOX, considérant que ce type dopération ouvre la voie à nombre de dangers et dincidents possibles au cours du périple de quelques 18.000 Nuds (33.000 km) effectué par le convoi maritime.
Point culminant de cet entêtement nucléaire typique, un convoi de MOX avait été refusé par le Japon en 2002 et avait donc effectué un inutile aller-retour de Sellafield à Takahama, soit la misérable distance de 65.000 Km. Nimporte quel évènement imprévu sur ce si long parcours aurait pu déboucher sur un nouvel incident dramatique et éventuellement sur la perte définitive de quelques centaines de kilos doxyde de Plutonium civil, une mixture pouvant parfaitement être réutilisée à des fins militaires ou terroristes.
Lattitude dAREVA de plus en plus inextricable
Le géant nucléaire français semble avoir définitivement perdu tout espoir de collaboration avec lindustrie Japonaise et le réaffirme aujourdhui au moyen de cette incroyable histoire de MOX superfétatoire dont le Japon aurait avantageusement pu se passer au simple titre de son contexte électronucléaire actuel.
Bien sûr, le Japon est tenu de prendre livraison à la fois de son combustible retraité et des inévitables déchets HAVL qui laccompagnent ; mais, très franchement, où se situait lurgence et quel intérêt à tordre ainsi un peu plus le bras dun pays déjà significativement meurtri par latome ? Faut-il que lindustrie électronucléaire nationale soit désespérée pour en arriver à de telles extrémités !
(1) Le cycle simplifié du combustible retraité : les HAVL représentent 3% du combustible irradié
Sources :
Nucléaire : Areva confirme lenvoi prochain de MOX au Japon 20 Minutes, 21313
Areva plans 1st nuclear fuel shipment to Japan since Fukushima, move may prove controversial in Japan Reuters, 4313
Takahama MOX fuel shipment in works Japan Times, 21313
Restart of reactors unlikely this year UPI, 3313
Japanese Waste and MOX Shipments From Europe WNI, 313
Sources et stocks français de Plutonium France Nuc
Lire également :
Luc Oursel sévèrement recadré par lautorité de sécurité nucléaire Japonaise gen4, 13313
Stop-Plutonium un site de Greenpeace.org
Greenpeace enchaîne les actions contre le plutonium et le MOX Dissident-Media