Japon 2013 – Après le déluge/62

L’Isle le 14 mars: « nhk word » reçoit le professeur Yukata Nakaï del’université de Tohoku. 

Commentaire : restauration des terres affectées par le désastre de 2011

Dans le cadre de notre commentaire, nous vous présentons aujourd’hui le troisième d’une série de quatre entretiens, à l’occasion du deuxième anniversaire du séisme et du tsunami du 11 mars 2011. Il est question cette fois-ci des efforts déployés pour rétablir les terres agricoles de la région touchée par le désastre. Le tsunami a causé de lourds dégâts à ces terrains situés en zones côtières. Nous nous sommes entretenus avec le professeur Yutaka Nakai de l’école supérieure en science agricole de l’université du Tohoku. Il est à l’origine d’un projet qui consiste à planter dans ces champs des « Nano-hana », des fleurs de colza.

Radio Japon :
Est-ce qu’il y a eu des progrès concernant la restauration des terres agricoles dans la région touchée par le désastre ?

Yutaka Nakai :
Dans la préfecture de Miyagi, l’une de celles touchées en 2011, je crois que la remise en état des terres arables avance plutôt rapidement. Les représentants de Miyagi affirment que 90 pour cent des terrains agricoles de la préfecture seront restaurés d’ici la fin de l’année fiscale 2013. Mais dans la préfecture de Fukushima, où l’accident nucléaire s’est produit, près de 40 pour cent des terres agricoles se trouvent dans la zone d’évacuation et elles ne pourront pas être remises en état dans un avenir proche. Et dans la préfecture d’Iwate, les autorités disent que des projets ont été lancés pour 42 pour cent des champs. Mais elles disent que pour les autres terres, il n’y a pas encore d’échéancier parce que les villages agricoles ont subi de graves dommages.

Radio Japon :
Parlez-nous de votre projet. Pourquoi avez-vous planté des Nano-hana ?

Yutaka Nakai :
Lorsque le sol est contaminé par le sel, on ne peut faire pousser certaines cultures telles que le riz. Mais si les fermiers négligent les terres arables, elles deviennent rapidement affectées par les mauvaises herbes. Trois ou quatre ans plus tard, on constate que des buissons et même de petits arbres commencent à y pousser. Lorsque cela se produit, il devient très difficile de les reconvertir en terres agricoles. C’est donc très important de continuer à cultiver ces terres pour les protéger. J’ai donc pensé que ce serait une bonne idée de planter des Nano-hana qui sont résistantes au sel. Nous avons lancé ce projet sur environ 2 hectares de terres arables près de la ville de Sendai.

L’an dernier, j’ai constaté qu’il est relativement facile de cultiver les Nano-hana. Ce serait même possible pour une personne âgée de le faire, même si cette personne a peu d’expérience avec cette fleur. De plus, nous avons produit une importante quantité de graines oléagineuses, de 30 à 40 kilogrammes par 100 mètres carrés. Cela a généré des revenus ainsi que la satisfaction de savoir qu’on peut maintenant cultiver ces terrains.

Radio Japon :
Quels plans avez-vous pour l’avenir ?

Yutaka Nakai :
Au début, je voulais me limiter à planter des oléagineux et extraire l’huile de ces plantes. Mais je me suis rendu compte que les Nano-hana ont plusieurs usages : la plante peut être mangée avant de fleurir, les fleurs peuvent être vendues comme décoration, et on peut extraire l’huile de cette plante. Dans les endroits touchés par la contamination nucléaire comme Fukushima, la culture agricole est toujours problématique. Mais je crois qu’il serait important d’essayer au moins de produire du carburant biodiésel à partir des oléagineux.

Actuellement, nous cultivons les Nano-hana avec l’aide des résidents de la ville de Minamisoma dans la préfecture de Fukushima, près de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi. Selon les données de l’an dernier, le césium radioactif ne se retrouve pas du tout dans les oléagineux. On peut donc en faire du carburant. Je crois que le système gouvernemental devrait aider plus de fermiers. Il faudrait aussi revoir le système de fiscalité. Par exemple, il y a une taxe sur le biodiésel mais si le système est révisé pour exempter le carburant produit à partir d’oléagineux, cela voudrait dire de meilleurs revenus pour les fermiers touchés par le désastre de 2011. Nous croyons que les revenus provenant des oléagineux suffiraient à faire vivre ces agriculteurs. Nous pensons que ce projet permettra d’utiliser les terres dans leur état actuel et de secourir les fermiers.

Radio Japon :

Pour notre commentaire d’aujourd’hui, nous venons d’entendre le professeur Yutaka Nakai de l’université du Tohoku.

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