L’Isle le 12 février:
Tepco a volontairement entravé les travaux de la commission denquête parlementaire Japonaise en mars 2012
Lexplication de Tepco sest révélée absolument fausse et a sérieusement entravé les investigations lon pourrait penser à une nouvelle attaque aussi cynique que sournoise proférée par votre site préféré ; mais non, cette attaque expéditive a été lancée le 7 février devant le parlement Japonais par Mitsuhiko Tanaka , lun des membres de la commission denquête mandatée par le parlement Japonais pour faire toute la lumière sur laccident de Fukushima-Daiichi.
En fait daider à faire la lumière sur laccident, lopérateur à évoqué une prétendue obscurité totale pour bloquer linspection de lex-réacteur n°. 1 de Fukushima-Daiichi en mars 2012
M. Tanaka avait entrepris de se déplacer avec la commission denquête parlementaire début mars 2012 afin de vérifier les affirmations de Tepco selon lesquelles le site de Fukushima-Daiichi et tout particulièrement lunité n°. 1 navait pas souffert de dommages majeurs engendrés par le séisme de magnitude 9.0 qui a ébranlé les installations le 11 mars 2011 à 14h46.
Lopérateur a en effet toujours soutenu que lessentiel des dégâts avait été créé par le tsunami ayant frappé le site 45 minutes après le séisme et que le tremblement de terre navait pas à lui seul pu engendrer de dommages majeurs sur les installations.
Très circonspects sur ce point particulier comme sur de nombreux autres , la commission denquête indépendante mandatée par la diète Japonaise en mai 2011 a donc voulu vérifier de visulétat de lex-réacteur n°. 1 et tout particulièrement celui des Isolation Condenser, le système de refroidissement durgence passif du réacteur prenant le relais en cas de perte totale prolongée dénergie électrique .
Lisolation condenser est un échangeur de chaleur passif spécifique aux paliers techniques BWR 2 et 3 qui est enfermé dans 2 immenses réservoirs contenant environ 100.000 litres deau ; ce dispositif est localisé entre les paliers n°. 3 et 4 du bâtiment-réacteur, donc une trentaine de mètres au-dessus du sol. De par sa conception technique massive et son positionnement en hauteur, il était en effet plausible que les violentes vibrations engendrées par le séisme aient endommagé ces réservoirs en les désolidarisant par exemple de leurs canalisations dentrée ou de sortie ou en les descellant de leurs fixations.
Certains opérateurs du site avaient en effet reporté une baisse de pression notable au niveau du réacteur n°. 1 le 11 mars 2011 vers 15h00, soit bien avant la survenue du tsunami à 15h30 ; les ingénieurs estimaient alors que cette dépressurisation pouvait provenir du circuit IC et / ou de ses canalisations endommagées par le séisme ; ils ont donc stoppé manuellement ce circuit IC le 11 mars 2011 à 15h03 afin de tenter disoler et de repérer la fuite ; notons en passant que cet élément déporte également comme le tore de suppression le circuit primaire au delà du confinement qui ne confine décidément pas lintégralité de ce quil devrait pourtant faire !
Tepco affirmait, quant à lui, que cet arrêt du dispositif de refroidissement durgence de lunité n°. 1 était du au respect dune procédure du manuel de conduite accidentelle, une explication que la commission denquête a jugé irrationnelle dans son rapport final.
Tepco : Ne venez pas, le bâtiment est plongé dans le noir et les radiations pourraient savérer dangereuses !
Lopérateur avait alors prétexté des conditions rendant impossible linspection prévue, en évoquant à la fois une obscurité totale des niveaux supérieurs du bâtiment réacteur n°. 1 et un niveau de radiations incompatible avec les inspections prévues, surtout si le premier critère exposait les inspecteurs cherchant leur chemin en tâtonnant, on a bien limage au second de manière prolongée.
En ce qui concerne largument de léclairage insuffisant, lasahi a fourni un très bon dossier technique prouvant que lexplication avancée par Tepco nétait pas légitime car non seulement les niveaux 3 et 4 (affaissé) du BR n°. 1 étaient éclairés naturellement par la lumière filtrant au travers du chapiteau installé à la fin de lannée 2011 mais 5 puissants projecteurs au mercure illuminaient également les étages supérieurs où se situent les réservoirs de lIC qui devaient être inspectés.
Cette explication fictive viserait donc uniquement à placer des bâtons dans les roues de la commission denquête qui aurait pu éventuellement relever des éléments prouvant les dégâts initiés par le séisme et infirmant ainsi les déclarations péremptoires de Tepco, des éléments repris ultérieurement en létat par les autorités Japonaises et lAIEA.
Le second argument invoqué par Tepco, les radiations considérables quauraient pu affronter les inspecteurs de la commission denquête si daventure ils sétaient égarés suite à léclairage insuffisant est par ailleurs typiquement basé sur un risque que lopérateur na jamais hésité à faire courir à ses équipes techniques dans dautres endroits du site de Fukushima-Daiichi.
Nous avions publié il y a quelque temps un billet revenant sur ces quantités incroyables de radioactivité estimées au niveau des étages supérieurs de lunité n°. 1 (et n°. 2) ; il faut bien reconnaitre que Tepco na jamais expédié déquipe dintervenants au niveau du palier technique ; seuls le robot Quince sest risqué à cet exercice en juin 2012 en rapportant des niveaux de débits de dose impressionnants, du moins au niveau de lunité n°. 2 ( 0.9 Sv/h).
Incroyable radioactivité au niveau de lunité n°. 1 ?
Le fait de rajouter une enceinte extérieure plus ou moins étanche pourrait également tendre à piéger la radioactivité particulaire et ainsi à condamner ainsi plus ou moins définitivement le bâtiment n°. 1 , du moins de manière théorique.
A moins que cette histoire de radioactivité énorme dans les étages supérieurs des unités n°. 1 et 2 ne vise décidément quà empêcher de manière très maladroite que certains ninsistent trop lourdement sur lextrême fragilité de ces unités anciennes implantées sur des zones fortement exposées au risque sismique et là, lenjeu et la réaction épidermique de Tepco serait compréhensible pour la survie des opérateurs Japonais.
Car, à notre connaissance, les niveaux de radioactivité mesurés par le second dirigeable ampoule expédié par Tepco le 24 octobre 2012 dans le sas de montée du combustible nétaient pas si élevés que cela : de 20 à 150 mSv/h, autrement dit pas de quoi irradier gravement et subitement un inspecteur officiel un peu trop curieux.
Sources :
TEPCO misled Diet panel, averted quake-damage inspection at Fukushima plant asahi shimbun, 7213
TEPCO botches apology for misleading Diet investigatory panel asahi shimbun, 10213
Tepco misled Diet nuke crisis panel: member japantimes / jiji, 8213
Lire également :
Rapport officiel de la Commission denquête indépendante sur laccident nucléaire de Fukushima : traduction française en ligne fukushima blog, 111112
Fukushima: le Japon crée une commission denquête indépendante liberation, 24511
Fukushima : le niveau technique du BR1 trop radioactif, le couvercle du confinement endommagé ? gen4, 3812



