Japon 2013 – Après le déluge/14

L’Isle le 22 janvier:

La rascasse de Tepco habite les fonds marins

Vous n’avez pas pu échapper à cette dépêche AFP qui reportait – une fois n’est pas coutume – vendredi 18 que Tepco avait péché “récemment” une rascasse radioactive fourrée de 254 KBq / kg de Césium radioactif.

Ce poisson, un murasoiappartient à la famille des sébastes et présente, tout comme nos rascasses méditerranéennes, la particularité d’habiter les zones rocheuses des fonds marins ; l’habitat spécifique du murasoi se situe plus précisément au niveau des fonds côtiers, donc de faible profondeur .

Que représentent exactement 255 KBq / kg de radiocésium ?

Ladite dépêche, fort concise, nous apprend que cette activité spécifique représente 2500 fois le seuil fixé par le gouvernement Japonais le 1er avril 2012 sans nous renseigner vraiment sur la dangerosité de consommer une telle prise.

En avalant l’équivalent de 1 kilogramme de ce poisson la dose engagée équivalente s’élèverait à environ 4 mSv ; un pécheur dévorant régulièrement de tels mets en fricassée présenterait ainsi au bout d’un mois de consommation une dose engagée (donc à vie) estimée à 20 mSv, ce qui est loin d’être une affaire négligeable.

Il est enfin nécessaire de savoir qu’il est très difficile de se “désintoxiquer” d’une contamination radioactive prolongée, surtout si elle est cachée et prolongée, et que les chiffres repris ci-dessus (les facteurs de doses) semblent représenter, pour certains, un moyen pratique de camoufler une partie des doses réellement engagées par les organismes soumis à une contamination radioactive.

Le poisson a l’air OK ?

En ne tenant pas compte de son aspect patibulaire habituel, ladite bestiole semble apparemment en bonne santé si on compare son allure générale par exemple avec les malheureux rats médiatisés récemment par le Professeur Séralini. En fait, il est nécessaire de savoir que les organismes simplifiés des poissons, sans réel système de protection immunitaire, ne développent généralement pas de grosseurs pouvant représenter l’indice évident d’un problème de croissance désordonnée de cellules anormales (cancer).

En comparant un peu les photos de Tepco (en haut) et d’un murasoi sain (en bas), il est possible de noter que la zone des ouïes semble très décolorée et que la nageoire caudale semble divisée chez le spécimen péché par Tepco, indice d’un possible problème de dégradation de l’état de santé de l’animal.

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Un témoin intéressant de la pollution radioactive de Tepco dans la zone

Ce poisson évoluant dans un habitat particulièrement exposé à la contamination engendrée par la catastrophe de Fukushima-Daiichi représente un marqueur intéressant de l’expansion du phénomène : même si ce spécimen a été péché – d’après Tepco – à proximité immédiate de l’ex-centrale distillant chaque jour un peu davantage ses inventaires de poisons radioactifs, d’autres prises ont déjà été effectuées dans des zones bien plus éloignées du site   qui présentaient également des activités spécifiques significatives aussi bien qu’inquiétantes à cette distance de la source des rejets.


Sources :

Tepco, 18113 (Japonais, le lien anglais sera ajouté dès qu’il sera disponible)

Fukushima: un poisson présente un niveau impressionnant de radioactivité, AFP, 18113

Radioactivité record sur un poisson pêché près de Fukushima, Le Monde, 18113

Le Japon révise à la baisse les limites de contamination des produits alimentaires, gen4, 211211

J’irai cracher sur vos tombes (l’imposture des facteurs de dose), AIPRI, 111212

RAPPORT N°298 (contamination des denrées par les radionucléides), CEPN, 76

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