L’Isle le 11 septembre:

Retour sur le BR4 de Fukushima-Daiichi : les photos des dégâts majeurs que Tepco cherche à cacher à tout prix

Un veilleur de Fukushima est tombé sur ce cliché d’autant plus précieux qu’il est l’un des rares, peut-être le seul disponible qui dévoile ce que Tepco ne finit pas de cacher : le truck bay de l’unité n°. 4, c’est à dire le tunnel de protection par lequel l’équipement lourd pénètre dans le bâtiment réacteur ainsi que la partie inférieure – les fondations – du mur Sud de l’unité qui a été détruite le 15 mars 2011.

Une ouverture horizontale très nette sur la face Sud du BR4 de Fukushima-Daiichi qui se prolonge jusqu’à l’emplacement initial du tunnel

Malgré ce qu’a pu en dire Tepco, il est clairement établi que les étages inférieurs du BR4 ont fortement souffert lors de l’implosion du 15 mars, un peu comme si la partie Sud du bâtiment s’était soulevée.

La hauteur du sol correspond approximativement à la limite du niveau 1, au même niveau donc que lesequipment hatch afin de faciliter la manipulation des équipements lourds au niveau de l’intérieur du confinement. La fissure se situe donc juste au niveau du plancher du 1er étage ; la salle du tore se situe au niveau zéro, juste au-dessous. Les fondations du bâtiment se situent donc approximativement une dizaine de mètres sous la fissure.

Il y a anguille sous fondation !

Un des rares autres documents permettant de visualiser une portion de cette zone est à moitié masqué par deux grues se trouvant malencontreusement dans l’axe de la partie qui nous intéresse tant.

Il est possible de distinguer partiellement l’ouverture du sas de chargement et ce qui ressemble à une énorme fissure dans l’angle Sud-Ouest, environ 1m au-dessus du sol.

Tous les autres document disponibles sont inexploitables

Je vous laisse juger de l’obstination avec laquelle l’opérateur du site atomisé de Fukushima-Daiichi demande à tel ou tel engin de se placer « nonchalamment » afin de masquer systématiquement cette découverte !

Une grue bouche l’observation mais ce n’est jamais la même !

Toujours pas de chance, le cadrage est effectué un peu trop haut…

Oh, la belle rose !

Si Tepco cache obstinément cette zone, c’est soit que :

1) Ce détail est intéressant pour comprendre ce qui s’est vraiment passé mais infirme les déclarations officielles

2) Tepco a travaillé comme un sagouin lors de la démolition du tunnel et du déblayage de l’unité n°. 4 et a provoqué plus de dégâts que l’explosion du 15 mars 2011

De plus en plus fort : Tepco se censure lui-même !

Il semble que l’opérateur se soit rendu compte de la grossièreté de son travail de camouflage d’image (travail effectué un dimanche, peut-être ?) et a récemment recadré l’image qui a tout déclenché sur son site. Trop tard, le mal est fait…

Image enregistrée le 2 septembre

Image disponible sur le site Tepco après le 3 septembre 2012 : un « habile » recadrage

Qui peut encore affirmer que Tepco n’a rien à cacher à Fukushima-Daiichi et transmet l’ensemble des documents en sa possession de manière systématique et rapide ?

A notre humble avis, le grand public connait environ 20% de la vérité sur la catastrophe à ce jour ; 30% des informations sont disponibles mais ne sont pas communiquées (les états et les emplacements approximatifs des coriums par exemple) et 50% font, à l’opposé, l’objet d’une déformation volontaire allant systématiquement dans le sens d’une minimisation de l’accident et de ses conséquences.

Bienvenue dans un monde d’avenir qui respire la franchise et la sincérité !

Sources :

Above Top Secret, fil dédié à Fukushima (Anglais), page 1328