L’Isle le 21 août:
Kashiwa, à 200 Km de Fukushima, étouffe sous les radiations
Un habitant de Kashiwa, ville de 400.000 habitants situé à 30 km au Nord-Est de Tokyo avait constaté un débit de dose anormal au niveau de lichens jaunes accrochés sur sa toiture. Son radiamètre personnel indiquait environ 0.7 µSv/h au contact de la surface de son toit
Peu après, une équipe de « nettoyeurs » passe et décontamine en expédiant la mousse jaune dans la gouttière et le jardin
Le propriétaire en profita donc pour ramasser en tenue de cosmonaute
un gros échantillon (plusieurs kilos) afin de le soumettre au verdict de labos spécialisés dans la contamination (établissements qui semblent mystérieusement fleurir au Japon).
La dose au contact de la toiture était descendue de 0.7 à 0.4 µSv/h mais le problème nétait pas pour autant « évacu頻 : la contamination sétait simplement déplacée de quelques mètres (Technique de décontamination Japonaise brevetée). Les « professionnels » ne se sont dailleurs apparemment pas trop préoccupés des résidus de leur travail
Un ratio radio-Césium / radio-Potassium supérieur à 70
Dans le cadre dune analyse normale, les Césiums-134+137 doivent être nettement inférieurs à lactivité du Potassium-40 « naturel » ; ce dernier est souvent utilisé comme référence car cest un radio-élément « naturel » dont lactivité est relativement stable du fait dune demi-vie extrêmement longue (>1 milliard dannées) et surtout, ce radionucléide nest pas relâché à la suite daccidents nucléaires ni dessais atomiques.
Le ratio Cs134+137/K-40 est théoriquement inférieur à 0.025 (10/400) dans une situation radiologique « normale ». Ici le rapport est plus quinversé car il passe de 1/40 à 70/1 !
Le ratio Cs-137/Cs-134 permet par ailleurs de relier lorigine de la radioactivité à la catastrophe de Fukushima-Daiichi (1).
Cette découverte nest pas isolée : dautres toitures de Kashiwa présenteraient la même situation
Le propriétaire de lhabitation conclut tristement :
« Et nous habitons ici, avec une telle m sur notre toit ! »
« Quand jétais sur ma toiture, jai aperçu les toits voisins et il savère que la plupart étaient recouverts de cette substance jaune ; il est probable que la radioactivité est aussi élevée chez eux »
Notre ami semble relier directement la présence de radioactivité à ces lichens jaunes de toiture par ailleurs très courants qui sembleraient, daprès lui, concentrer le Césium. Pour notre part, nous estimons que ces lichens plus précisément des champignons lichénisés peuvent effectivement un moment concentrer les césiums (tout comme le feraient des plantes au sol) mais que sil nétaient pas retenus par ce procédé, les radionucléides se retrouveraient sous une forme encore plus concentrée au niveau des gouttières, fossés, talus avant de rejoindre les ruisseaux, rivières, fleuves, lacs, marécages
Maintenant que les Japonais sont confrontés à la réalité de la contamination au quotidien, vaut-il mieux une dose de radioactivité proche mais contenue à une re-concentration de la contamination dans les zones les plus sensibles de lécosystème comme les zones humides, ce processus pouvant déboucher sur des déséquilibres écologiques majeurs ?
(1) 107/69 = 1.55 soit globalement en phase avec les périodes respectives et les inventaires de produits de fission de Fukushima-Daiichi
Sources :
14 µSv/h from the yellow substance on the roof in Kashiwa, Chiba, Fukushima diary, 10/8/12