L’Isle le 17 avril:
Bon, bien sûr, ce qui suit est un témoignage de seconde main ; bien sûr la plupart des rapports twitter similaires sont des « fake » publiés pour une raison ou une autre mais toujours dans un objectif non estimable : tromper ou simplement « exagérer » un tout petit peu, tordre un peu le bras à la réalité, comme un certain président qui s’était ainsi « courageusement » promené à Fukushima peu après l’accident alors qu’il n’avait en fait jamais dépassé Tokyo. Il n’empêche, je livre ce témoignage à votre sagacité, lisez-le, gravez-le dans un recoin de votre mémoire, il n’aura peut-être jamais à en ressortir mais il sera peut-être aussi un jour le point de départ d’un nouveau « mystère de l’Est ».
Le 15 mars 2011 à 0934, une panne de matrice à Fukushima-Daichi ?
Un habitant de Fukushima a publié un livre dans lequel il cite le témoignage d’un employé présent sur le site de Fukushima-Daiichi lors de la destruction du bâtiment-réacteur n°.4, qui est toujours à ce jour inexpliquée. Voici ce qu’il déclare :
« J’étais en train d’observer le réacteur n°. 4 lors de sa destruction, l’événement le plus mystérieux [de la chronologie (1)]. Il n’y a pas eu de bruit d’explosion significatif, pourtant les murs du bâtiment-réacteur se sont déformés comme s’ils subissaient un morphing (2) juste sous nos yeux ; les murs latéraux se sont finalement complètement effondrés. »
Une cause de destruction toujours mal documentée à ce jour
L’opérateur a tout d’abord annoncé que la toiture de l’unité n°. 4 s’était « fissurée » (3) puis qu’une explosion de l’hydrogène dégagé suite à la surchauffe de la piscine (4) avait endommagé le bâtiment avant de rebrousser chemin pour explique que la cause était probablement exogène (5). En réalité, nous notons que :
1) Il n’existe aucune vidéo ni document montrant la détérioration du bâtiment-réacteur n°. 4
2) Il n’y a pas d’explication satisfaisante à ce jour sur la cause de ces dégâts
3) La chronologie de l’unité n°. 4 est assez floue dans la phase initiale : plusieurs « incendies », plusieurs dégradations du bâtiment successives…
4) Sur les photos prises peu après les faits, on peut noter que le br4 (à droite) ressemble un peu à un « soufflé effondré », notamment l’intégralité du sommet du mur gauche (Nord) ainsi que l’angle Sud-Est qui est comme « replié » sur lui-même ; de même les panneaux situés sur le mur Ouest semblent déformés vers l’intérieur
Que conclure de tout ceci ? Une chose est sûre : les dégâts provoqués au niveau du bâtiment-réacteur n°. 4 ne ressemblent pas à ceux constatés sur les autres unités ; en fait, chaque bâtiment endommagé l’a été de manière différente : étages supérieurs pour le 1, explosion modérée et probablement en sous-sol sur le 2, « véritable » déflagration explosive sur le 3 et implosion sur le 4. N’oublions pas que les murs de structure font environ en moyenne 1,5 à 2m d’épaisseur et sont bien évidemment « armés » ce qui exclut une cause « mineure » au niveau de l’ex-unité n°. 4 ! Tout ce qu’il est possible de préciser, c’est que si la cause de tous ces dégâts bien réels est endogène à l’unité n°. 4 alors la cause provient obligatoirement de la piscine quasiment pleine et non du réacteur tout à fait vide…
(1) L’unité n°. 4 a été endommagée le 15 mars à 9h34, soit 22 heures après l’explosion principale ayant dévasté l’unité n°. 3
(2) Passage au ralenti d’une forme à une autre forme, généralement assez différente ; la transition entre les 2 plans est comme adoucie, généralement grâce à l’aide d’un traitement informatique. Ce procédé est devenu courant dans les effets spéciaux de films contemporains (The Matrix)
(3) Expression qui renforcerait l’hypothèse de destruction « silencieuse » et relativement progressive du BR4
(4) L’unité n°. 4 était en cours de maintenance, l’ensemble du combustible avait été déchargé du réacteur et placé dans le bassin de désactivation
(5) Le BR4 aurait été détérioré par des « fuites » d’hydrogène émanant du n°. 3 et non par une cause interne au bâtiment-réacteur
Sources :
fukushima-diary, 15/4, anglais
Compte twitter d’onodekita, auteur du livre : vivre dans la zone des 30 km du site de Fukushima-Daiichi (amazon)
La vidéo tournée par Tepco dans la SFP3 le 13/4 est disponible
– Une couche de 5 à 10 cm de particules assez fines déposée sur le sommet des assemblages et également devant ; de quoi peut-il bien s’agir ?
Vidéo n°. 3 (00:10)
– Un tube carré et creux environ 2 fois plus fin que les paniers à combustible est visible sur le bord droit des assemblages ; il ne peut s’agir du bras télescopique de positionnement de combustible de la MCC, qui est de forme cylindrique
– Une des faces du pont roulant de la MCC, parfaitement éclairée, est identifiable sur l’image
EDIT (1900) Pour le Japan Times de ce jour, ces images sont « dramatiques » ; à gen4, nous dirions que la situation a toujours été dramatique mais que certaines images l’expriment mieux qu’un million de mots. D’autre part, le véritable drame à venir sera sanitaire, social, humain, et non une « simple » vision de tôles et de poutrelles tordues. Décidément, les MSM (1) ne voient jamais plus loin que le bout de leur nez…
(1) MSM = MainStream Media, la « crème » des médias, principaux quotidiens et agences de presse
Source : Tepco, 16/4, anglais