Tokyo le 6 avril: Wall Street Journal, Tepco, NHK, et Delta Word reprennent tour à tour l’importante fuite de Strontium et de Césium dans l’océan
05/04/2012
D’après le Wall Street Journal, les incidents récurrents à Fukushima remettent en cause la stabilité annoncée du site « La fuite révélée ce matin n’est qu’un exemple de la longue liste de problèmes affectant un site théoriquement stable »
Yuka Hayashi, du bureau Tokyoïte du WSJ, se demande si la fuite constatée cette nuit sur un des réservoirs de stockage de Fukushima-Daiichi n’illustre pas parfaitement la fragilité de la situation constatée sur le site malgré les déclarations rassurantes de l’opérateur et des autorités Japonaises. Un incident en remplaçant un autre, le journaliste estime que le doute saccroît sur la « reprise en main » réelle des réacteurs déclarée officiellement le 16 décembre 2011.
A noter que le titre du papier était initialement :
« Une fuite éventuelle sur le site de Fukushima repose la question de la stabilité du site »
Avant d’être édité un peu plus tard :
« Le site de Fukushima met fin à une nouvelle fuite »
Source : WSJ, 5 avril, anglais
Stockage d’eau de mer « faiblement contaminée » (1) :
Volume stocké au 3 avril 2012 : 120.000 tonnes
Volume actuel de réservoirs : 140.000 tonnes
Volume probable au 2 juillet 2012 : 160.000 tonnes
Volume probable de stockage à la même date : 175.000 tonnes
Et dire que certains esprits scientifiques affûtés estimaient que le problème du stockage à Fukushima serait réglé fin 2011 ! En fait, Tepco va devoir installer 20% de réservoirs de stockage supplémentaire en 3 mois, au risque de voir se développer quelques nouvelles menues fuites comme celle de 12 tonnes signalée ce matin.
Les stocks d’eau hautement radioactive (entre autres les tranchées des unités 1-2 et 3-4) seraient quant à eux déclinants sur la même période (de 37.000 tonnes à environ 20.000 tonnes), si tout se passe comme prévu bien sûr. L’opérateur signale qu’il ne peut vider les sous-sols sous le niveau OP +3000 pour des raisons d’étanchéité par rapport aux nappes phréatiques et au niveau océanique. (2)
A ce rythme de progression, quand le million de m3 de stockage sera-t-il atteint ? Nous verrons bien jusqu’à quel point cette farce aquatique va se poursuivre et ce que pourront bien devenir ces beaux réservoirs une fois qu’ils seront percés, rouillés ou encore « terrorisés » (3).
(1) La décontamination portant principalement sur les césiums, il reste en fait plein d’autres radionucléides en « sortie de traitement » !
(2) Si j’ai bien compris car Tepco utilise parfois un jargon nippo-technocratique extrêmement bizarre…
(3) Vu la concentration de radio-saloperies, le regroupement et la fragilité des réservoirs de stockages, une « belle » attaque terroriste serait probablement assez fructueuse ?
Source : Tepco, 4 avril, anglais
Fukushima : Importante fuite de Strontium et de Césium dans l’océan ?
Il y a environ une semaine, une fuite située au même niveau avait provoqué un incident similaire qui s’était toutefois limité à 80 litres. Il n’est guère étonnant que, sur un circuit de traitement extrêmement long et comportant probablement plusieurs milliers de raccordements, de tels incident se produisent régulièrement. Tepco enquête actuellement sur les causes de l’incident et la quantité exacte de contamination qui se serait déversée dans la mer.
EDIT (1900) Ajout des liens et des photos Tepco
Le raccord en question (tuyau du haut) (Tepco)
Sources :
delta word, 5/4, anglais
NHK, 5/4, anglais
Tepco, 5/4, anglais