Japon 2012- Après le déluge/46

L’Isle le 18 février: Sur le site « Aujourd’hui le Japon », un récapitulatif des dernières infos sur la situation à FUKUSHIMA

Ce que les autorités japonaises savaient sur les risques de tsunami à Fukushima

17/02/2012 | ALJ.Un rapport confié aux autorités japonaises quatre jours avant la catastrophe du 11 mars envisageait la possibilité d’un tsunami assez important pour endommager la centrale, rapporte le Washington Post.

Plus grave, ce document fait référence à des études publiées dès 2009 qui alertent sur la possibilité d’une catastrophe d’envergure. Ce n’est qu’à la présentation du document par TEPCO à l’Agence japonaise de sureté nucléaire (NISA), le 7 mars 2011, que les autorités envisagent une évaluation complète des risques… mais pas avant 7 mois.

Associated Press s’est procurée ce document d’information qui suggère que la centrale, conçue pour affronter un tsunami de 6 mètres pourrait être confrontée à une vague plus grande, de l’ordre de 10 mètres. Celle qui s’est abattue sur elle le 11 mars 2011 mesurait 14 mètres.

Le rapport fait référence à des recherches menées par l’Institut national de Science et technologie en 2010 qui envisagent cette possibilité et prédisent que 2 à 3 ans seraient nécessaires pour réexaminer les risques potentiels de tsunami.

Un des auteurs de cette étude précise à AP qu’à cette époque, le risque est déjà « évident » : « Les études sur un tsunami à Fukushima étaient claires, bien avant mes recherches », explique Yuichi Namegaya. Parmi les travaux qui évoquent ce risque, ceux de Yukinobu Okamura. Dès 2009, ce spécialiste des tsunami met en garde l’autorité de régulation et se réfère à Jogan, une vague dévastatrice qui avait frappé le nord-est de l’archipel au 9e siècle.

Beaucoup d’études laissaient donc penser que la région n’était pas à l’abri d’une nouvelle catastrophe. Masaru Kobayashi, l’ancien responsable de la NISA explique lui n’avoir pris connaissance de ces riques que le jour de la réunion du 7 mars. « Je leur ai dit qu’une réponse rapide était nécessaire, si ces données étaient vraies ».

Et pourtant, même ce jour là, alors que les données sont disponibles depuis une vingtaine de mois, le gouvernement n’a pas ordonné d’action immédiate. A l’issu de la réunion, «aucune décision » n’a été prise, rapporte un porte-parole de TEPCO.

« S’ils avaient pris une décision plus tôt, ils auraient pu être préparé au 11 mars » résume Hideyuki Hirakawa, expert en science à l’université d’Osaka » ajoutant « il n’y a absolument rien que l’on puisse faire en quatre jours« .

Japon : les autorités s’excusent pour leur réglementation nucléaire déficiente

16/02/2012 | ALJ.

« Je dois admettre que les directives de sécurité nucléaire que nous avons émises jusqu’à présent présentaient plusieurs défauts. » Pas de phrase choc dans le discours d’Haruki Madarame, chef de la sécurité nucléaire japonaise (NISA), mais undiscours franc.

Les règles de sécurité appliquées à l’industrie étaient déficientes, obsolètes et en dessous des normes internationales, a-t-il reconnu mercredi, présentant ses excuses officielles pour les conséquences de ce laxisme lors du tsunami de mars dernier.

Haruki Madarame a livré devant la presse son analyse des défauts de la réglementation. L’hypothèse d’une panne prolongée d’électricité a été sous-estimée par les autorités, tout comme celle de l’inondation des sous-sols, où les générateurs de secours de Fukushima étaient installés.

Alors que d’autre pays ont appliqué les mesures de sécurité de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique « Nous avons perdu du temps à expliquer que les mesures n’étaient pas nécessaires au Japon » explique-t-il.

A quelques semaines de l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima, l’heure est à la confession pour les officiels japonais :

Nobuaki Terasaka à la tête de NISA jusqu’à à août dernier vient de révéler n’avoir jamais eu aucune expérience dans le domaine du nucléaire et avoir à peine participé la gestion de la crise. L’ancien responsable a également souligné le « manque de personnel » avec suffisamment « d’expertises techniques pour pouvoir gérer une crise impliquant plusieurs réacteurs. »

Des paroles, donc, mais aussi quelques actes. La sécurité nucléaire devrait être confiée au Ministère de l’Environnement. Elle était jusqu’à présent sous la tutelle du Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, en outre chargée de promouvoir l’industrie nucléaire et d’assurer sa santé financière

Japon : Tepco veut bien du sauvetage mais pas du contrôle du gouvernement

14/02/2012 | ALC.

Le ministre japonais de l’Economie veut bien mettre la main à la poche, mais voudrait en avoir pour son argent. Yukio Edano, qui gère aussi le portefeuille de l’Energie, a approuvé le support additionnel de 690 milliards de Yens (6,6 milliards d’Euros), qui devrait permettre à la compagnie TEPCO d’indemniser les victimes de la catastrophe de Fukushima.

Mais pour que Tokyo Electric Power se redresse financièrement et assure une reprise de la production dans ses différentes centrales, le gouvernement devra y injecter quelques (10 milliards d’Euros), rapporte Reuters. De quoi en faire le sauvetage le plus cher du monde, a l’exception du secteur bancaire.

Or Tapco refuse que le gouvernement ait accès à plus d’un tiers des droits de votes de son assemblée générale, provoquant la colère du ministre.

Lors d’une conférence de presse en présence du président de Tepco,Yukio Edano a expliqué « ne pas avoir l’intention d’accepter une injection de capitale sans avoir le nombre de votes correspondant« , et ce « tant qu’il serait en poste« .

Malgré une image désastreuse et des rapports gouvernementaux à charge, la compagnie d’énergie reste très influente auprès de l’administration, et tente d’éviter que l’Etat détienne devienne majoritaire au sin de ses actionnaires. Tepco aurait perdu plus de 1250 milliards de Yens l’année dernière



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