L’Isle le 20 janvier: Trente minute d’image à l’intérieur du réacteur 2 ont été tournées ce vendredi à Fukushima, … stockage de terre contaminée à Futaba, commentaire de Hitomi Mashima, (NHK Word)
Première vidéo de l’intérieur du réacteur 2
Ce vendredi, la Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a rendu publique une vidéo prise à l’intérieur du réacteur numéro 2 de la centrale endommagée Fukushima Dai-ichi. C’est la première fois que des images ont pu y être tournées depuis le début de la crise en mars 2011.
La compagnie a enregistré 30 minutes d’images au moyen d’un endoscope à fibre optique, introduit jeudi par un trou dans l’enceinte de confinement du réacteur.
La vidéo rendue publique dure une minute environ. Elle commence par le passage de l’endoscope dans l’ouverture menant à l’intérieur de l’enceinte. Des points blancs provoqués par les rayons gamma apparaissent au moment où l’appareil entre dans l’enceinte.
L’objectif de l’opération était de déterminer la profondeur de l’eau qui s’est accumulée au fond de l’enceinte. D’après Tepco, elle est de moins de quatre mètres. La compagnie a pu l’estimer car un échelon installé à cette hauteur apparaît dans la vidéo.
Commentaire sur le stockage de la terre contaminée à Futaba
Le gouvernement japonais s’efforce d’accélérer le processus de décontamination des villes et villages de la préfecture de Fukushima. Le mois dernier, il a officiellement demandé à huit municipalités de la région de Futaba d’accepter la construction d’une installation provisoire pour stocker la terre contaminée.
Le ministère de l’Environnement estime la quantité de terre à retirer à 28 millions de mètres cube. L’installation provisoire serait utilisée pendant un maximum de 30 ans, jusqu’à ce qu’un site permanent soit déterminé.
Dans notre analyse du jour, Hitomi Mashima, de NHK World, s’intéresse aux problèmes qui se posent pour concrétiser ce projet. Mais avant, elle évoque les raisons qui ont poussé le gouvernement à faire cette proposition de site temporaire.
Hitomi Mashima
Futaba est la région qui abrite la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi. Quelque 74 000 personnes vivaient dans ses huit municipalités avant le début de la crise de mars dernier. La plupart d’entre elles ont été obligées de partir. Une grande partie de la région est dans la zone interdite imposée autour de la centrale.
Il y a encore beaucoup de sites de la région de Futaba où la contamination radioactive est 100 fois supérieure au niveau fixé pour l’exposition annuelle tolérée. La décontamination dans ces zones s’annonce très difficile. C’est une des raisons qui ont convaincu le gouvernement de la choisir pour accueillir le stockage temporaire.
Mais les autorités locales craignent que la terre contaminée soit installée là pour toujours.
Radio-Japon
Certaines municipalités s’opposent à ce projet d’installation d’un site de stockage. Comment les négociations peuvent évoluer?
Hitomi Mashima
Au début du mois, le premier ministre Yoshihiko Noda s’est entretenu en tête-à-tête avec les élus de ces municipalités. Il leur a demandé d’approuver le projet.
Les responsables de la préfecture de Fukushima et des huit municipalités ont commencé à discuter de la manière de gérer le dossier. L’assemblée locale de Futaba a organisé des discussions jeudi avec les habitants. Certains d’entre eux s’opposent au projet.
L’un des résidents de la ville de Futaba a déclaré que les gens de Tokyo n’accepteraient pas l’installation. D’après lui, le seul lieu pouvant l’accueillir est Futaba, mais les habitants de cette ville n’en veulent pas dans leur voisinage. Dans le même temps, ils savent qu’il est impossible d’envoyer la terre contaminée ailleurs.
Le ministère de l’Environnement espère sécuriser un site avant la fin mars 2013. Mais il faudra sans doute du temps pour qu’il obtienne l’accord des municipalités locales et des habitants.
Radio-Japon: C’était Hitomi Mashima, de NHK World.
ENDOSCOPIE DU RÉACTEUR DEUX
Une première au Japon: des scientifiques sont parvenus à filmer l’intérieur du réacteur deux de la centrale nucléaire accidentée.
«Jusqu’à présent nous avons évalué l’état dans l’enceinte de confinement avec des instruments de mesure, mais nous n’avions rien pu voir», a rappelé un responsable de la compagnie d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), Junichi Matsumoto, lors d’une conférence de presse, jeudi.
Les clichés diffusés aux journalistes sont difficiles à interpréter pour des non-spécialistes, mais Tepco estime pouvoir en tirer quelques conclusions. «Les artefacts visuels provoqués par le haut niveau de radiations et d’autres perturbations à l’intérieur constituent un obstacle pour l’observation, mais les images sont quand même de relative bonne qualité en certains endroits», a expliqué Junichi Matsumoto.
Cet examen visait notamment à vérifier le niveau de l’eau de refroidissement à l’intérieur du réacteur, ainsi que la température et plusieurs autres paramètres.
Fonte du combustible
«La quantité d’eau apparaît inférieure à celle estimée auparavant», a admis Junichi Matsumoto, sans pouvoir donner de détails. Toutefois, la température mesurée, 44,7 degrés Celsius, est proche de celle relevée dans le même temps par les instruments habituellement utilisés (42,6 degrés) .
Le réacteur 2, l’un des trois où le combustible a fondu (sur les six que compte la centrale), a été choisi car en l’état actuel des choses il est le plus adapté à ce type d’opération inédite qui a permis d’enregistrer environ 30 minutes d’images en cours d’analyse. «Dans le 3, le niveau de radioactivité est actuellement trop élevé pour ce genre d’action», a précisé Junichi Matsumoto.
Une évaluation précise de l’état à l’intérieur des réacteurs est indispensable pour développer des techniques afin de pouvoir un jour en extraire le combustible accumulé au fond, une opération extrêmement délicate qui n’est pas prévue avant dix ans au moins.