Japon 2012- Après le déluge/4

L’Isle le 3 janvier: Les perspectives d’un hiver difficile, c’est ce que doivent envisager les rescapés du tsunami de mars 2011 (source « le matin »)

Les rescapés du tsunami se préparent à un long hiver

JAPON

L’hiver risque d’être long et dur pour les rescapés du tsunami au Japon. Des milliers d’entre eux sont toujours logés dans des abris temporaires.

 

A l'époque du tsunami

A l’époque du tsunami
Image: Keystone

Beaucoup ont perdu leur habitation lorsque des vagues de plusieurs mètres ont déferlé sur la côte le 11 mars, faisant près de 20’000 morts et disparus et détruisant tout sur leur passage. Alors que le mercure chute dans le nord-est du Japon dévasté par un séisme et un tsunami géants, des milliers de rescapés, relogés dans des abris temporaires, se préparent à affronter un long hiver glacial.

Dans le port d’Ishinomaki, l’une des villes côtières les plus touchées, plus de la moitié des 61’000 habitations ont été emportées par le tsunami ou gravement endommagées.

Les autorités municipales ont construit plus de 7000 maisons temporaires qui abritent aujourd’hui environ 6.800 familles. Ces préfabriqués sont équipés de chauffages, de tatamis (matelas de paille), jouissent d’une bonne isolation et sont même dotés de toilettes au siège chauffant, a déclaré un responsable local.

Par ailleurs, 6500 autres familles ont emménagé dans des appartements loués par la municipalité à leur profit.

Mais des milliers d’autres n’ont pas eu cette chance.

Températures fréquemment sous zéro degré

Les responsables de la ville admettent avoir peu d’informations sur la façon dont plus de 20’000 foyers vont passer l’hiver, sous la neige, avec des températures qui plongent fréquemment sous zéro degré Celsius en décembre, janvier et février.

« Elles doivent probablement séjourner avec des proches loin d’ici, ou bien avoir réintégré leur domicile s’il n’a pas été trop abîmé », a déclaré l’un d’eux. « Mais nous ne savons pas grand chose à leur sujet. »

Hideko Kamiyama et sa famille ont été confinés pendant de longs mois à l’étage de leur maison en bois, en attendant que les ouvriers nettoient et réparent le rez-de-chaussée saccagé par un torrent de boue.

« Notre maison a été presque complètement détruite dans la catastrophe, mais beaucoup de bénévoles et de menuisiers ont travaillé dur pour la réparer », a-t-elle raconté, en serrant plus étroitement sa veste afin de lutter contre le froid.

« Notre habitation est réparée à 80% maintenant et on nous a donné des chauffages et des tapis. »

« Des bénévoles m’ont donné aussi des cataplasmes qu’on peut se coller dans le dos pour nous réchauffer. Je pense que je peux maintenant passer l’hiver, même s’il fait très froid », a assuré Hideko Kamiyama.

Dans une ville où la température tombe à moins 8 degrés Celsius en février, elle va avoir besoin de sources de chaleur.

Mais elle ne risque pas d’en trouver auprès de ses voisins.

« Il y avait une maison ici avant », a-t-elle confié, en montrant un terrain vague où un bâtiment a dû être rasé après avoir subi des dégâts irréparables.

Les rescapés qui ont été relogés dans des préfabriqués ne se plaignent pas trop de leurs conditions de vie, mais espèrent qu’une solution permanente pourra rapidement leur être proposée.

Abris temporaires prévus pour deux ans

Ishio Abe et les cinq membres de sa famille vivent depuis le mois de mai dans trois pièces.

Ces abris temporaires sont prévus pour une durée de deux ans, mais Ishio Abe se demande si ce sera suffisant.

« On nous a donné un poêle et des tapis chauffants. Je pense que nous sommes parés pour le moment, mais je n’ai pas d’emploi et je me demande ce que je vais bien pouvoir faire », a-t-il confié.

Yoshinori Sato, qui travaille pour la ville d’Ishinomaki, souligne que les autorités travaillent dur, tout en sachant que le retour à la normale ne viendra que lorsque les résidents se sentiront à nouveau rassurés pour leur avenir.

« La reconstruction d’habitations prend du temps, mais nous ne savons pas vraiment encore combien », a-t-il dit. « Une fois qu’on sera fixé, on pourra commencer à dire aux gens à quelle date ils pourront retrouver une vraie maison. »



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