LIsle le 9 mai : Difficultés liées au remplissage des enceintes de confinements, Tepco diffuse des nouvelles photos de la centrale de Fukushima, Présence de strontium radioactif dans le sol de la centrale, Préparatifs en cours pour restaurer les fonctions de refroidissement du réacteur 1, .. Quelques uns des titres des titres développés dans ce bulletin de NHK Word du lundi 9 mai retranscrit ici.
Mise à jour le 9 mai à 16h08 (local)
« Préparatifs en cours pour restaurer les fonctions de refroidissement du réacteur 1
Des travaux préparatoires sont en cours pour restaurer les fonctions de refroidissement du réacteur 1 de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
Des techniciens de la Compagnie d’électricité de Tokyo ont ouvert la porte du bâtiment du réacteur hier dimanche vers 20 heures. Ils ont mesuré ce lundi matin les niveaux de radiation, à l’intérieur, pendant environ une demi-heure.
La compagnie indique s’être attendue dans un premier temps à ce qu’un faible volume de substances radioactives s’échappe du bâtiment pendant environ huit heures, une fois la porte ouverte. Mais selon Tepco, les niveaux de radiation à proximité de la centrale n’ont pas augmenté.
Après avoir relevé les taux de radiation, les techniciens sont de nouveau entrés dans le bâtiment du réacteur pour enlever une tente spéciale dressée près de la porte pour purifier l’air et déposer des conduites de ventilation.
Ils vérifieront les tuyaux du système de refroidissement et règleront la jauge de niveau d’eau nécessaire pour le remplissage de l’enceinte de confinement et le refroidissement régulier du réacteur.
Des tests de radioactivité sont en cours pour les gravats à proximité de la centrale
Le gouvernement japonais a commencé à examiner les gravats dans plusieurs zones près de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi, pour déceler la présence d’une contamination radioactive.
Le ministère de l’Environnement et l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle ont commencé les tests ce lundi sur environ 120 sites de la préfecture de Fukushima.
Les décombres provenant du séisme et du tsunami du 11 mars pourraient être contaminés par des substances radioactives rejetées par la centrale.
Des techniciens ont disposé des détecteurs de radioactivité près de la surface des amas de gravats. Ils ont également prélevé des échantillons qui seront étudiés en laboratoire.
Comme aucune loi ne couvre l’élimination des déchets de ce type au Japon, le ministère et l’agence décideront de la méthode à appliquer après avoir analysé les données et consulté des experts.
Présence de strontium radioactif dans le sol de la centrale
La compagnie d’électricité de Tokyo a relevé des niveaux élevés de strontium radioactif dans le sol à l’intérieur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
Le strontium peut provoquer des cancers et comme le calcium, il a tendance à s’accumuler dans les os, une fois inhalé.
Jusqu’à 570 becquerels de strontium 90 par kg de sol sec ont été décelés dans des échantillons recueillis en trois endroits différents, le 18 avril, à environ 500 mètres des réacteurs 1 et 2. La concentration était approximativement 130 fois supérieure à celle mesurée avant l’accident.
Tepco a également annoncé avoir relevé 4 400 becquerels de strontium 89 radioactif par kg de sol sec aux mêmes endroits.
Agence de la pêche : pas de risque d’irradiation au-delà de la zone de 30 km
L’Agence japonaise de la pêche annonce qu’il est possible pour les pêcheurs de conduire leurs activités normales en toute sécurité, dans les eaux au-delà de la zone d’exclusion de 30 km autour de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
La décision est basée sur les conclusions de la Commission de sûreté nucléaire, qui a effectué une étude des niveaux de radiation sous-marins au-delà de la zone d’exclusion. La commission a conclu qu’une personne travaillant loin au large serait exposée à un maximum de 1,13 millisievert par an tandis qu’un pêcheur opérant le long de la côte à plus de 30 km de la centrale serait exposé à un maximum de 1,43 millisievert par an.
Ces chiffres sont supérieurs à la limite annuelle de 1 millisievert pour les citoyens ordinaires, mais la commission estime que de tels niveaux ne seraient pas dangereux pour la santé.
Des manifestants demandent l’arrêt de la centrale de Hamaoka
A Nagoya, dans le centre du Japon, un millier de personnes sont descendues dans la rue pour demander que la Compagnie d’électricité du Chubu arrête les opérations dans sa centrale nucléaire de Hamaoka. Le premier ministre japonais Naoto Kan a lui-même demandé la suspension.
La manifestation de dimanche était organisée par une association demandant la création d’une société sans nucléaire.
Les organisateurs ont précisé que parmi le millier de manifestants se trouvaient des étudiants et des familles. Ils ont défilé près du siège de la Compagnie d’électricité du Chubu, soulignant avec véhémence qu’une société sans nucléaire pourrait naître dans la région. Les manifestants ont demandé que la compagnie accepte la demande du premier ministre de suspendre les opérations à Hamaoka, donne la priorité aux énergies renouvelables et déclasse la centrale au bout d’un certain temps. »
Mise à jour le 9 mai à 21h57 (local)
« La Compagnie d’électricité du Chubu accepte la requête de Naoto Kan, concernant la centrale de Hamaoka
Au Japon, la Compagnie d’électricité du Chubu accepte d’interrompre le fonctionnement de 2 réacteurs dans la centrale nucléaire de Hamaoka, à la demande du premier ministre.
La décision d’interrompre les opérations au niveau des réacteurs 4 et 5 a été prise ce lundi, lors d’une réunion du comité directeur de la centrale, située dans la préfecture de Shizuoka.
Les cadres de l’entreprise basée à Nagoya ont étudié la possibilité de maintenir malgré tout l’offre énergétique et d’assurer une quantité suffisante de carburant pour leurs centrales thermiques.
Samedi, les responsables de la Compagnie du Chubu avaient pris en compte la requête formulée la veille par le premier ministre Naoto Kan, sans toutefois parvenir à un accord.
Le complexe nucléaire de Hamaoka se trouve au niveau d’une zone fortement sismique où une secousse de magnitude 8 est prévue de longue date par les experts. Les risques encourus ont fait l’objet de nombreux débats au Parlement.
Naoto Kan salue la décision de la Compagnie d’électricité du Chubu
Le premier ministre Naoto Kan a salué la décision de la Compagnie d’électricité du Chubu de désactiver deux réacteurs dans la centrale nucléaire de Hamaoka.
Ce lundi, M. Kan a indiqué à la presse que le gouvernement mettrait tout en oeuvre pour éviter une pénurie d’électricité dans la région.
Le président de la Fédération des compagnies d’électricité demande à Naoto Kan de justifier sa décision
Le président de la Fédération des compagnies d’électricité, Makoto Yagi, demande au premier ministre de justifier sa demande concernant la centrale de Hamaoka.
M. Yagi a formulé sa requête ce lundi au ministre japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, Banri Kaieda.
Makoto Yagi s’est dit surpris par la décision du gouvernement. En tant que président de la Compagnie d’électricité du Kansai, il a précisé qu’elle avait contribué à promouvoir l’énergie nucléaire dans la région, dans le cadre d’une politique menée à l’échelle nationale.
Il a également déclaré que les activités des centrales nucléaires, actuellement interrompues pour des inspections de routine, étaient indispensables à la stabilité de l’offre énergétique.
M. Kaieda a par ailleurs observé que, selon le gouvernement, toutes les centrales étaient sécurisées à l’exception du complexe de Hamaoka. « Après les inspections, il faudra convaincre les autorités locales d’accepter la réouverture des centrales », a-t-il ajouté.
Tepco diffuse de nouvelles photos de la centrale de Fukushima
L’exploitant de la centrale Fukushima Dai-ichi a diffusé des photographies montrant des techniciens à l’oeuvre dans le bâtiment d’un des réacteurs.
Deux photos prises à l’intérieur du bâtiment abritant le réacteur numéro 1 ont été diffusées ce lundi par la Compagnie d’électricité de Tokyo.
Sur l’un des clichés, on peut voir les techniciens au deuxième étage du bâtiment, pour la première fois depuis l’explosion d’hydrogène survenue au lendemain du séisme, le 12 mars. Selon Tepco, les taux de radiation y atteignent 40 à 100 millisieverts par heure.
Le deuxième cliché montre un technicien masqué qui marche au premier étage du bâtiment. A sa droite, on aperçoit une machine activant les barres de contrôle qui permettent d’ajuster la puissance du réacteur.
Commentaire : difficultés liées au remplissage des enceintes de confinement des réacteurs avec de l’eau
L’opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi, la Compagnie d’électricité de Tokyo, annonce son intention de refroidir de manière stable les enceintes de confinement contenant les cuves des réacteurs 1 et 3, d’ici la mi-juillet. Le plan fait partie du calendrier élaboré par la compagnie pour reprendre le contrôle de la centrale.
En ce qui concerne le réacteur 1, Tepco envisage de remplir l’enceinte de confinement avec de l’eau. L’objectif est de refroidir la cuve du réacteur qui s’y trouve en la baignant dans l’eau et d’abaisser ainsi la température à l’intérieur.
Pour notre commentaire d’aujourd’hui, nous avons demandé à Tetsuo Ito, directeur de l’Institut de recherche sur l’énergie nucléaire de l’université du Kinki, de nous parler des défis liés à cette stratégie impliquant le remplissage avec de l’eau.
Tetsuo Ito
La question est de savoir si un refroidissement suffisant de la cuve du réacteur peut être atteint par cette méthode. J’imagine que la température du combustible nucléaire à l’intérieur de la cuve du réacteur gravite entre 400 et 500 degrés Celsius, mais que l’eau autour du combustible est d’environ 150 degrés.
La température de l’eau qui sera injectée dans l’enceinte de confinement sera probablement maintenue à une température comprise entre 40 et 50 degrés. Cela veut dire qu’elle sera seulement inférieure de 100 degrés à celle autour du combustible. Si elle était beaucoup plus froide, la cuve du réacteur pourrait être refroidie de manière plus efficace.
La question se pose par conséquent de savoir si la différence de température sera suffisamment importante pour produire le refroidissement souhaité.
Un autre problème concerne l’épaisseur de la cuve en acier qui peut atteindre 15 centimètres par endroits. On peut se demander si la méthode de remplissage choisie permettra un refroidissement suffisant.
Le poids de l’enceinte de confinement, qui va augmenter avec l’eau injectée, est aussi un motif d’inquiétude. La cuve est raccordée par des tuyaux au dispositif de contrôle de la pression qui se trouve dessous. Les tuyaux pourront-ils dans ces conditions supporter le poids élevé de la cuve en cas de puissant séisme ?
Si les tuyaux éclataient, de l’eau radioactive s’en échapperait. Les efforts pour colmater les fuites pourraient retarder ceux visant à refroidir de manière stable le réacteur. J’imagine que divers types de jauges seront installées à l’intérieur du réacteur.
Des contrôles étendus de certains paramètres tels que la résistance aux séismes et le poids seront nécessaires pendant le remplissage de l’enceinte de confinement avec de l’eau, pour refroidir progressivement et sans interruption la cuve du réacteur.
C’était Tetsuo Ito, directeur de l’Institut de recherche sur l’énergie nucléaire de l’université du Kinki. »