Japon 2011- Après le déluge/45

L’Isle le 6 mai: Augmentation des injections d’eau dans le réacteur 1, … l’eau pourrait atteindre la côte ouest américaine, … Naoto Kan ordonne l’arrêt de la centrale de Hamaoka, et d’autres titres dans cette édition du vendredi 6 mai de la NHK Word.

Mise à jour le 6 mai à 14h59 (local)

 

« Augmentation des injections d’eau dans le réacteur numéro 1 de la centrale de Fukushima

La compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a commencé à injecter plus d’eau dans le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fukushima.

 

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle stratégie pour inonder l’enceinte de confinement du réacteur et le refroidir de manière stable. La quantité d’eau a été augmentée ce vendredi de 6 à 8 tonnes par heure.

 

La décision avait été approuvée jeudi par l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle. Tepco estime que la cuve comme l’enceinte de confinement peuvent supporter la masse d’eau supplémentaire.

 

L’entreprise espère que l’eau ajoutée permettra de refroidir l’enceinte et de faire baisser la pression dans cette même enceinte.

 

La compagnie s’efforce de suivre la meilleure méthode. Elle veut en effet éviter que la pression ne tombe trop bas pour ne pas que de l’air entre dans l’enceinte et ne provoque une explosion de l’hydrogène.

 

De hauts niveaux de radiation détectés sur les fonds marins près de la centrale de Fukushima

La compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a détecté de hauts niveaux de radiation dans les fonds marins près de la centrale de Fukushima.

 

L’entreprise a collecté des échantillons de sol le 29 avril, à une profondeur de 20 à 30 mètres près du port de la centrale. Ils contenaient 90 000 becquerels de césium 134 et 87 000 becquerels de césium 137 par kg. Il y avait également 52 000 becquerels d’iode 131 par kg.



Le gouvernement n’a fixé aucune norme pour la contamination radioactive des fonds marins. Mais le niveau de césium 137 est 38 000 fois supérieur à celui observé auparavant et au même endroit par Tepco.

 

La compagnie estime que les substances radioactives retrouvées sur les fonds marins proviennent de l’eau contaminée ayant fui du réacteur numéro 2 de la centrale.

 

Tepco augmente la quantité d’eau déversée dans le réacteur 3 pour faire baisser la température

La compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a augmenté la quantité d’eau utilisée pour refroidir le réacteur numéro 3. L’entreprise a pris cette décision après une hausse sensible de la température ces derniers jours.



Mercredi, Tepco a augmenté la quantité d’eau déversée de 7 à 9 tonnes par heure. Jeudi matin à 11h00, la température à la base du réacteur numéro 3 était de 143,5 degrés Celsius, 33 degrés de plus que mercredi 27 avril.

 

La hausse de la température est attribuée à une réduction temporaire de la quantité d’eau déversée dans le réacteur.

 

L’eau contaminée pourrait atteindre la côte ouest des Etats-Unis

L’Agence internationale de l’énergie atomique, l’AIEA, considère que l’eau radioactive ayant fui de la centrale de Fukushima pourrait atteindre la côte ouest des Etats-Unis d’ici un à deux ans.



L’organisme onusien a organisé jeudi à Vienne une réunion des pays membres pour évoquer la situation à la centrale qui se situe dans le nord-est du Japon.



D’après l’AIEA et selon une analyse réalisée à partir des données fournies par plusieurs sources, dont le Japon, l’eau contaminée pourrait se répandre dans tout le Pacifique en suivant le courant Kuroshio. Elle pourrait atteindre la côte nord-américaine d’ici l’année prochaine au plus tôt.

 

L’agence estime également que des traces de césium 134 et 137 pourraient être détectées tout le long du pourtour du Pacifique dans deux ou trois ans. Mais les niveaux devraient être si bas qu’ils ne devraient pas représenter une menace pour la santé humaine.

 

Le directeur général de l’AIEA, Denis Flory, a évoqué la feuille de route établie par Tepco le mois dernier pour reprendre le contrôle de la centrale de Fukushima. Il a accueilli favorablement ce projet et déclaré que l’AIEA suivrait avec attention sa mise en oeuvre.

 

Le Japon propose de coopérer avec la BAD sur la prévention des catastrophes

Le gouvernement japonais souhaite partager les enseignements du séisme et du tsunami qui ont ravagé le nord-est du pays pour améliorer la prévention des catastrophes dans la région Asie-Pacifique.

 
Le ministre japonais des Finances Yoshihiko Noda a fait cette remarque jeudi à Hanoi au Vietnam, dans un discours prononcé à l’ouverture de la rencontre annuelle de la Banque asiatique de développement, la BAD.



M. Noda a évoqué la gravité de la situation au Japon depuis la catastrophe du 11 mars. Il a souligné l’importance de renforcer les mesures de prévention des catastrophes dans la région Asie-Pacifique. Il veut que le Japon apporte son expérience, tout en coopérant avec la BAD.

 

Yoshihiko Noda a par ailleurs demandé aux autres pays de supprimer les restrictions imposées aux produits agricoles japonais par crainte d’une contamination radioactive après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Il a appelé au calme et demandé aux gouvernements de se fonder sur des observations scientifiques pour prendre leur décision.

 

Informations sur les niveaux de radiation sur le site web du ministère japonais des Sciences

Le ministère japonais des Sciences communique sur son site internet les niveaux de radiation relevés dans le pays entier. Ces informations sont également fournies en anglais, en coréen et en chinois.



Les niveaux de radiation et de susbstances radioactives détectés au sol, dans l’eau de pluie, dans l’eau du robinet et dans l’atmosphère sont disponibles sur le site du ministère.



Des mesures indépendantes de radiation effectuées par le ministère près de la centrale Fukushima Dai-ichi, gravement touchée par le séisme, sont aussi publiées.



Retrouvez ces informations à l’adresse suivante : www.mext.go.jp »

 

 

Mise à jour le 6 mai à 21h52  (local)

 

« Naoto Kan ordonne l’arrêt de la centrale de Hamaoka, par crainte des conséquences d’un violent séisme

Le premier ministre japonais Naoto Kan a demandé l’arrêt de la centrale nucléaire de Hamaoka, dans la préfecture de Shizuoka. Le chef du gouvernement a justifié sa décision en citant le risque élevé d’un puissant séisme dans cette région.



La décision a été annoncée ce vendredi. Tirant les conséquences de l’accident de la centrale de Fukushima, M. Kan a émis le souhait que Hamaoka fasse l’objet d’une sécurité renforcée contre les tremblements de terre et les tsunamis.

 

Le premier ministre a donc demandé à l’opérateur de Hamaoka, la Compagnie d’électricité du Chubu, de stopper les réacteurs 4 et 5 et de ne pas redémarrer le réacteur 3, actuellement en cours d’inspection de routine. Les réacteurs 1 et 2 sont à l’arrêt car ils doivent être démantelés.

 

La centrale de Hamaoka est située au coeur d’une zone à fort risque sismique. Les experts craignent depuis longtemps qu’elle ne soit touchée par un séisme de magnitude 8. Dans le même temps, la sûreté de la centrale a souvent été critiquée, notamment par des élus lors des débats parlementaires.

 

Tepco diffuse des photos de l’intérieur du bâtiment du réacteur numéro 1 de Fukushima

La Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a rendu publiques des photos prises à l’intérieur du bâtiment du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi. 

Ces photos ont été prises jeudi par un technicien qui travaillait à l’installation d’un système de purification d’air. L’une des images, prise à 11h45, montre des travailleurs en combinaison de protection. Ils sont équipés d’un appareil dont le capteur est fixé au bout d’un baton. Cet appareil permet de mesurer la radioactivité et, ainsi, de limiter l’exposition aux radiations.



Tepco a fait savoir qu’un maximum de 93 millisieverts par heure avait été enregistré dans le bâtiment. Cela signifie qu’un travailleur peut atteindre la limite légale d’exposition de 250 millisieverts en 2 heures et 40 minutes.

 

Une autre photo, prise vers 14h00, montre des tuyaux qui passent par une porte de couleur verte. Il s’agit d’une des ouvertures du sas d’accès au bâtiment. Les tuyaux captent l’air de l’intérieur pour l’envoyer vers un appareil de filtrage.

 

Nouvelle visite du couple impérial dans l’Est du Japon

L’empereur et l’impératrice du Japon ont visité la préfecture d’Iwate, dans l’Est du pays, où ils ont adressé des paroles réconfortantes aux personnes installées dans des centres d’hébergement depuis le séisme et le tsunami du 11 mars.



Le couple impérial est arrivé vendredi matin à bord d’un avion des Forces d’autodéfense. Le gouverneur de la préfecture, Takuya Tasso, leur a parlé des dommages subis dans la région.



L’empereur et l’impératrice se sont ensuite rendus à Kamaishi, peu après 13h00, où plus de 2 100 personnes vivent encore dans des centres d’hébergement.



Ils ont enfin visité un autre centre installé dans un gymnase de Miyako, où les immeubles et les habitations ont subi les dégâts les plus importants, dans toute la préfecture.

 

Témoignage d’un étranger investi dans l’aide aux réfugiés de la catastrophe du 11 mars

Aujourd’hui, nous vous présentons une initiative originale au profit des survivants de la catastrophe du 11 mars. Elle est l’oeuvre d’un étranger résidant au Japon, qui a décidé de participer à l’aide fournie aux régions dévastées.

 
Debilal Bhandari, qui gère un restaurant de spécialités indiennes et népalaises dans la préfecture de Kanagawa, a contacté des propriétaires de restaurants similaires de la région métropolitaine de Tokyo pour leur proposer de se rendre dans les zones sinistrées et de préparer des repas pour les survivants. 
Son initiative intervient alors que cuisiner dans les refuges n’est pas toujours aisé. Il est parfois difficile de préparer des plats chauds ou de manger des légumes frais. D’où des problèmes nutritionels dans certains refuges.

 

Debilal Bhandari
 »Début avril, nous nous sommes rendus dans un refuge de la ville d’Iwaki, dans la préfecture de Fukushima. Nous avons préparé du riz et un curry de poulet à la népalaise pour 1 300 personnes. Nous avons cuisiné un curry épicé et un autre plutôt doux, pour les enfants et les personnes âgées. Nous avons également amené des jouets et des livres, ainsi que 1 500 bouteilles d’eau.

 
Les survivants étaient vraiment heureux de pouvoir déguster des plats chauds et des produits frais. La plupart des aliments qu’ils reçoivent sont du pain et des viennoiseries.

 
Une femme de 92 ans était ravie. C’était la première fois qu’elle mangeait cette sorte de curry. Elle a beaucoup aimé.


Le succès de notre initiative nous a incités à renouveler l’expérience. Le 16 avril, nous sommes allés dans une autre zone dévastée, plus précisément un refuge de la ville de Tome, dans la préfecture de Miyagi. Nous avons préparé du riz, une soupe de haricots et deux currys, un de poulet et un de légumes. Le tout pour 1 500 personnes.

 
Nous avons également invité les réfugiés à une séance de yoga car ils n’ont pas beaucoup l’occasion de faire de l’exercice.

 
Je crois vraiment que nous devons, toutes nationalités confondues, faire des efforts pour que la situation des survivants redevienne normale. Nous vivons au Japon. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que nous apportions notre aide. »

M. Bhandari et ses collègues ont prévu de se rendre dans d’autres régions dévastées pour préparer des repas chauds. Ils participent également au nettoyage des maisons pleines de boue depuis le passage du tsunami.

 

C’est ainsi que se termine ce témoignage, qui évoquait l’initiative de plusieurs restaurateurs spécialisés dans les cuisines indienne et népalaise, au profit des survivants de la catastrophe du 11 mars. »

 

 

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