Japon 2011- Après le déluge/41

L’Isle le 2 mai: Dans cette édition du lundi 2 mai, … nouvelles traces de substances radioactives dans l’eau de mer, … décontamination du bâtiment abritant le réacteur 1, … présence de césium radioactif dans un échantillon de boue,et d’autres titres à lire dans cette édition.

Mise à jour le 2 mai à 15h02 (local)

 

« Nouvelles traces de substances radioactives dans l’eau de mer, à proximité de la centrale de Fukushima

Tepco a par ailleurs détecté des substances hautement radioactives dans des échantillons d’eau de mer prélevés au niveau d’une conduite reliée à un réacteur.



Selon l’opérateur de la centrale, 130 becquerels d’iode radioactif 131 par centimètre cube ont été détectés samedi dans des échantillons prélevés à proximité d’une conduite d’eau, près du réacteur numéro 2. Un niveau 3 300 fois supérieur à la limite officielle et qui dépasse de 30 pour cent les relevés de vendredi.



Au même endroit, Tepco a détecté samedi du césium radioactif 134 d’un niveau 120 fois supérieur à la normale, ainsi que du césium 137 dont le taux est 81 fois supérieur aux normes officielles. Concernant ces 2 isotopes, les chiffres étaient toutefois en baisse pour le 3ème jour consécutif.



L’exploitant de la centrale compte poursuivre le contrôle des niveaux de radiation mais il observe qu’aucune fuite d’eau fortement contaminée n’a été enregistrée ces derniers temps.

 

Fukushima Dai-ichi : décontamination du bâtiment abritant le réacteur numéro 1

Les techniciens de la centrale Fukushima Dai-ichi vont tenter de s’introduire dans un bâtiment pour y parfaire le refroidissement d’un réacteur.



La Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a annoncé ce lundi que les techniciens s’apprêtaient à installer des appareils qui réduiront la quantité de particules radioactives dans le bâtiment du réacteur numéro 1.



Le système permettrait également de filtrer 95 pour cent des substances radioactives qui s’échappent des conduits et contaminent l’air, sur une période de 24 heures.



Quatre de ces appareils seront installés devant la porte du bâtiment qui abrite le réacteur.



Ce jeudi, pour la première fois depuis l’explosion d’hydrogène du 12 mars, 8 techniciens s’introduiront dans ce bâtiment.

 

Présence de césium radioactif dans un échantillon de boue

Du césium hautement radioactif a été détecté dans une usine de traitement des eaux usées de Koriyama, dans la préfecture de Fukushima.



Les autorités locales ont analysé un échantillon de boue utilisée pour la fabrication de ciment, à l’extérieur de la préfecture.



Le niveau de césium radioactif présent dans l’échantillon s’élève à 26 400 becquerels par kilogramme.



Par ailleurs, 334 000 becquerels par kilo ont été relevés sur une masse de boue solidifiée, soit 1 300 fois le niveau enregistré avant l’accident de la centrale de Fukushima.



Les autorités préfectorales vont donc interrompre les opérations de recyclage et enquêter sur toutes les livraisons de boue effectuées depuis le début de la crise nucléaire.

 

Commentaire : quelle nouvelle politique nucléaire pour le Japon ?

Cette semaine, pour le commentaire, nous interrogeons de nombreux experts sur la catastrophe du 11 mars et sur le processus de reconstruction, afin d’en tirer des enseignements.


Aujourd’hui, nous avons demandé à Tatsujiroo Suzuki, vice-président de la Commission japonaise de l’énergie atomique, de nous éclairer sur la politique nucléaire du Japon.
La Commission japonaise de l’énergie atomique a un pouvoir de décision sur les questions relatives aux centrales nucléaires et sur les activités de recherches et de développement liées à ce secteur. C’est donc une organisation très influente sur la politique nucléaire japonaise.


Quelles seront les conséquences de la crise actuelle sur la politique nucléaire du gouvernement ?



Tatsujiroo Suzuki :
Les autorités prévoyaient la création de 14 nouveaux réacteurs nucléaires, l’objectif étant notamment de stabiliser l’approvisionnement énergétique et de parvenir à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 pour cent, à l’horizon 2020.
Mais dans le contexte actuel, nous devons reconsidérer ces objectifs liés aux changements climatiques et remettre en question la place du nucléaire dans notre politique énergétique. Il convient donc d’ouvrir un vaste débat sur les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire, et de définir une véritable politique d’économie énergétique. Tous ces sujets doivent désormais être abordés.



Radio Japon :
Depuis le 11 mars, l’énergie nucléaire est remise en question dans le monde entier. Comment le Japon peut-il s’inscrire dans cette dynamique ?



TS :
Aujourd’hui, il y a environ 400 réacteurs nucléaires dans le monde. Le Japon doit fournir un maximum d’informations à la communauté internationale. Les conclusions de l’enquête sur l’accident nucléaire devront être publiées le plus rapidement possible, même si elles ne sont pas définitives, car je pense que le Japon doit faire tout son possible pour contribuer à la sécurisation des centrales nucléaires du monde entier.



C’était le commentaire de Tatsujiroo Suzuki, vice-président de la Commission japonaise de l’énergie atomique.

 

Informations sur les niveaux de radiation sur le site web du ministère japonais des Sciences

Le ministère japonais des Sciences communique sur son site internet les niveaux de radiation relevés dans le pays entier. Ces informations sont également fournies en anglais, en coréen et en chinois.



Les niveaux de radiation et de susbstances radioactives détectés au sol, dans l’eau de pluie, dans l’eau du robinet et dans l’atmosphère sont disponibles sur le site du ministère.


 
Des mesures indépendantes de radiation effectuées par le ministère près de la centrale Fukushima Dai-ichi, gravement touchée par le séisme, sont aussi publiées.



Retrouvez ces informations à l’adresse suivante : www.mext.go.jp »

 

Mise à jour le 2 mai à 21h56 (local)

 

« Les actionnaires de la Compagnie d’électricité du Tohoku réclament la fermeture des centrales nucléaires

Au Japon, un groupe d’actionnaires exige la fermeture des centrales nucléaires gérées par la Compagnie d’électricité du Tohoku.



Ce lundi, 232 actionnaires de la compagnie ont émis tous les documents requis pour ce type de requête.



La proposition devrait faire l’objet d’un vote lors de la prochaine réunion annuelle du conseil d’administration, fin juin.



La Compagnie d’électricité du Tohoku gère 2 centrales nucléaires dans le nord-est du Japon, respectivement situées dans les préfectures d’Aomori et de Miyagi.



Le porte-parole des actionnaires, Hironori Shinohara, a évoqué les nouvelles exigences qui s’imposent aux centrales nucléaires en matière de sécurité, suite aux difficultés rencontrées par la Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco.



M. Shinohara s’est ensuite prononcé pour la fermeture des centrales nucléaires.

 

Diffusion tardive des données relatives aux émanations radioactives de la centrale de Fukushima

Le gouvernement japonais s’apprête à communiquer les données concernant les émanations radioactives de la centrale de Fukushima. Ces informations ont été préalablement occultées pour éviter un mouvement de panique de la population.



Les données en question sont stockées dans le système informatique SPEEDI, qui prévoit la propagation des substances radioactives en fonction des relevés effectués en plusieurs endroits et sous diverses conditions météorologiques.



Selon un groupe de travail réunissant des représentants du gouvernement et de la Compagnie d’électricité de Tokyo, près de 5 000 données confidentielles commenceront à être diffusées à compter de mardi.



L’information sera mise en ligne sur les sites du ministère des Sciences, de l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle et de la Commission japonaise de sûreté nucléaire.

 

Le Parlement japonais adopte un budget exceptionnel pour la reconstruction des zones sinistrées

Le Parlement japonais a voté une enveloppe additionnelle d’environ 49 milliards de dollars pour financer la reconstruction des zones sinistrées par la double catastrophe du 11 mars.



Ce lundi, la Chambre haute a voté à l’unanimité le premier budget additionnel pour l’année fiscale 2011, adopté samedi par la Chambre basse.



Ce budget inclut près de 14,7 milliards de dollars pour les projets de reconstruction des axes routiers, des ports et des infrastructures agricoles.



Près de 4,3 milliards de dollars sont alloués au déblaiement et à l’élimination des débris, et 4,4 milliards de dollars financeront la construction de logements provisoires.


Le montant de l’enveloppe dépasse largement les 12 milliards de dollars débloqués au lendemain du grand tremblement de terre de Kobe, en 1995.

 

Recommandations pour les usines japonaises de retraitement des déchets nucléaires

L’Agence japonaise de sûreté nucléaire a demandé à deux usines de retraitement d’adopter des mesures exceptionnelles de sécurité pour prévenir une éventuelle rupture de l’alimentation externe.



Si un accident touchait toutes les lignes haute tension des usines en question, l’arrêt des systèmes de refroidissement du combustible irradié entraînerait en effet une production d’hydrogène.



Ces recommandations s’adressent à l’Agence japonaise de l’énergie atomique, située dans la préfecture d’Ibaraki, dans l’est du Japon, et à l’usine de retraitement de Rokkasho, un village d’Aomori, dans le nord du pays.



L’Agence de sûreté nucléaire invite ces deux usines à se doter de générateurs mobiles, de camions à pompes et d’équipements permettant l’élimination de l’hydrogène.

 

Brusque hausse des valeurs boursières à Tokyo

Ce lundi, Tokyo a enregistré une hausse des valeurs boursières, le Nikkei ayant atteint 10 000 yens pour la première fois en près d’un mois et demi, depuis la catastrophe du 11 mars.



A la Bourse de Tokyo, les cours ont grimpé durant l’après-midi suite à l’annonce d’une hausse des valeurs sur les places étrangères, la semaine dernière, et de la mort d’Oussama Ben Laden.



L’indice Nikkei, qui mesure la valeur moyenne des 225 valeurs phares au Japon, a clôturé la séance à 10 004 yens, enregistrant une hausse de 1,5 pour cent par rapport à jeudi dernier. Notons que la Bourse était fermée le vendredi 29 avril, jour férié au Japon.



L’indice Topix, qui mesure la moyenne des valeurs de la première section, a clôturé la séance à 865, en hausse de 13 points.



Selon les analystes financiers, l’exécution de Ben Laden ayant apaisé les inquiétudes liées à la menace terroriste, les spéculations se sont multipliées et les investisseurs ont pris davantage de risques. »

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