L’Isle le 23 avril: Le point sur la situation à Fukushima, injection d’eau dans la piscine du N° 4, inquiétude sur le niveau d’eau dans le réacteur N°1, Les responsables de l’agriculture japonaise inspectent les cultures sur les sols irradiés en 1986 en Ukraine, analyse des nappes phréatiques dans la région de Kukushima. …….dans ce bulletin de la NHK Word du samedi 23 avril
Mise à jour le 23 avri à 14h48 (local)
« Tepco va injecter plus soigneusement de l’eau dans la piscine numéro 4
La Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a pris la décision de faire plus attention quant à la quantité d’eau de refroidissement injectée dans la piscine de combustible usé de l’un de ses réacteurs. Ceci par crainte d’endommager encore plus le bâtiment du réacteur lui-même, qui pourrait crouler sous le poids de l’eau.
Tepco injecte de l’eau quotidiennement dans les piscines de combustibles usés de ses réacteurs afin d’empêcher l’exposition à l’air des barres de combustibles nucléaires, ce qui provoquerait de nouvelles avaries.
Mais dans la piscine du réacteur 4, la température de l’eau était d’environ 91 degrés Celsius hier vendredi, soit plus de 50 degrés de plus que la température normale, et Tepco a donc été forcé d’injecter 200 tonnes d’eau.
Evoquant les dégâts constatés sur les murs du bâtiment contenant la piscine suite à l’explosion d’hydrogène du mois dernier, Tepco estime que des injections excessives d’eau pourraient affaiblir encore plus la structure du bâtiment.
Depuis samedi, l’opérateur a donc commencé à calculer plus soigneusement la quantité d’eau appropriée à injecter dans la piscine, ceci grâce à un appareil qui contrôle la température et le niveau d’eau de refroidissement que contient le bassin.
Visite de responsables japonais de l’agriculture en Ukraine pour inspecter les cultures sur les sols irradiés en 1986
Les responsables japonais de l’agriculture ont fait une tournée d’inspection à proximité de Tchernobyl, en Ukraine, pour envisager comment décontaminer les terrains agricoles.
Takashi Shinohara, vice-ministre de l’Agriculture, dirigeait l’équipe du ministère qui s’est rendue hier vendredi à Narodici, dans le nord de l’Ukraine. Cette ville se trouve à environ 50 kilomètres à l’ouest de la centrale de Tchernobyl, qui a connu en 1986 une catastrophe nucléaire de grande envergure.
Les responsables japonais espèrent pouvoir étudier les techniques permettant d’améliorer les terres agricoles irradiées situées autour de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
A Narodici, du colza est cultivé grâce à l’aide d’une organisation japonaise sans but lucratif. Pour récolter des produits moins contaminés, les paysans locaux pratiquent la rotation des cultures et utilisent des engrais spéciaux.
M. Shinohara a exprimé l’intention du Japon de coopérer avec des instituts de recherches ukrainiens afin d’améliorer les sols autour de la centrale de Fukushima.
Informations sur les niveaux de radiation sur le site web du ministère japonais des Sciences
Le ministère japonais des Sciences communique sur son site internet les niveaux de radiation relevés dans le pays entier. Ces informations sont également fournies en anglais, en coréen et en chinois.
Les niveaux de radiation et de susbstances radioactives détectés au sol, dans l’eau de pluie, dans l’eau du robinet et dans l’atmosphère sont disponibles sur le site du ministère.
Des mesures indépendantes de radiation effectuées par le ministère près de la centrale Fukushima Dai-ichi, gravement touchée par le séisme, sont aussi publiées.
Retrouvez ces informations à l’adresse suivante : www.mext.go.jp
Inquiétude quant au niveau de l’eau dans le réacteur 1
Le gouvernement japonais a exprimé son inquiétude quant à la résistance structurelle du réacteur 1 de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi. Il craint que les injections ininterrompues d’eau rendent son enceinte moins résistante aux séismes.
Tepco prévoit de remplir partiellement l’enceinte de confinement avec de l’eau pour refroidir le réacteur. L’opérateur souhaite que le niveau d’eau atteigne le haut des crayons de combustible des réacteurs 1 et 3 d’ici la mi-juillet, afin de pouvoir les refroidir dans des conditions plus stables.
Dans le réacteur 1, qui contient probablement les crayons de combustible les plus endommagés, six tonnes d’eau par heure sont injectées.
Tepco présume que l’eau s’évapore, pour se condenser peu après dans l’enceinte de confinement.
Le niveau d’eau est actuellement estimé avoir atteint la moitié de la chambre de suppression.
Selon Tepco, l’accumulation d’eau ne devrait pas compromettre la structure du bâtiment. Mais l’Agence de sureté nucléaire estime pour sa part que de grandes quantités d’eau pourraient affaiblir la résistance du bâtiment aux séismes.
La Commission internationale de protection radiologique souhaite plus de mesures de radiation autour de Fukushima
La présidente de la Commission internationale de protection radiologique estime qu’il faudrait augmenter les contrôles de mesure des radiations dans la zone entourant Fukushima.
Mme Claire Cousins a déclaré à la NHK que la décision prise par le gouvernement japonais d’augmenter le niveau admissible d’exposition aux radiations d’un millisievert à 20 millisieverts par an est conforme aux niveaux définis par la commission en cas d’urgence.
Elle estime difficile de prédire quand les résidents seront de nouveau autorisés à retourner dans le périmètre d’évacuation, mais elle a laissé entendre que cela pourrait prendre un temps considérable.
Selon elle, il est nécessaire de mesurer attentivement les radiations dans ce périmètre pour déterminer s’il est sans danger pour les humains d’y vivre.
Mme Cousins insiste sur le fait qu’il n’est pas possible de comparer Fukushima à Tchernobyl car la centrale japonaise a dégagé bien moins de substances radioactives dans la nature qu’en Ukraine. »
Mise à jour le 23 avril à 21h48 (local)
« La commission gouvernementale de reconstruction va plancher sur des idées créatives pour les préfectures sinistrées
Le chef de la commission gouvernementale de reconstruction, Makoto Iokibe, souhaite envisager des projets de reconstruction créatifs pour les zones dévastées par la catastrophe du 11 mars.
La commission comporte 15 membres, dont le premier ministre Naoto Kan, le président de l’Académie nationale de défense Makoto Iokibe et les gouverneurs des préfectures concernées. Elle s’est réunie ce samedi à la résidence du premier ministre.
M. Iokibe a entamé la réunion en affirmant son souhait de prendre en compte la situation sur place et d’envisager une reconstruction créative plutôt qu’une simple restauration des zones endommagées.
Il a ensuite demandé aux gouverneurs des préfectures d’Iwate, Miyagi et de Fukushima de faire le point de la situation locale dans les zones dévastées et d’expliquer comment ils gèrent la crise.
La réunion d’aujourd’hui était principalement consacrée à l’écoute des idées émises par les gouverneurs quant à la reconstruction.
Le gouverneur de Miyagi, Yoshihiro Murai, envisage de proposer l’émission de bonds gouvernementaux spéciaux, de stimuler les investissements du secteur privé, et de créer des impôts spéciaux pour financer les travaux de reconstruction.
La commission va tenir des réunions et visiter les zones sinistrées dans les jours à venir pour rendre ses premières propositions, sur les sujets les plus urgents, dès le mois de juin. Le financement fait bien entendu partie des thèmes prioritaires.
Peu de changement dans les radiations des nappes phréatiques autour de la centrale, selon Tepco
La Compagnie d’électricité de Tokyo constate que les niveaux de radiation dans les nappes phréatiques autour de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi n’ont pas beaucoup évolué malgré le transfert d’eau hautement radioactive à l’intérieur du complexe nucléaire.
Tepco a commencé mardi le transfert de 25 000 tonnes d’eau radioactive dans une cuve de traitement des déchets qui se trouve sur place. L’eau s’était accumulée dans le sous-sol du bâtiment de la turbine du réacteur 2 et dans un tunnel menant au réacteur.
L’opérateur a annoncé avoir transféré 930 tonnes d’eau contaminée ce samedi matin à sept heures, et la tâche a bien progressé depuis.
Tepco a également publié les détails des niveaux de substances radioactives d’échantillons collectés dans les nappes phréatiques voisines de la centrale.
Selon l’opérateur, il y a peu de changement dans les niveaux d’iode 131 et de césium 134 depuis le début du transfert, ce qui laisse supposer que l’eau contaminée ne s’est pas échappée de la centrale.
Panasonic délocalise la production des batteries au lithium
Le groupe Panasonic compte stopper la production des batteries au lithium au Japon pour développer ses activités en Chine.
Panasonic aurait décidé de restructurer les activités de production de son partenaire Sanyo, principal fabricant japonais de ce type de batteries, indispensables aux fonctionnement des ordinateurs et des téléphones portables.
Les usines de Kaizuka et de Sumoto, dans l’ouest du Japon, verront leur production relocalisée en Chine. L’unité de Sumoto fermera à la fin de l’année fiscale en cours et 150 employés devront être mutés.
Panasonic prévoit la construction d’une nouvelle usine à Suzhou, dans l’est de la Chine, d’ici la fin de l’année fiscale 2012. Le géant japonais de l’électronique compte investir 120 millions de dollars dans l’opération, qui consistera également à agrandir une usine de Pékin.
Les batteries au lithium font l’objet d’une féroce compétition entre le Japon et la Corée du Sud. Panasonic compte conserver sa domination sur les parts de marché en déplaçant 50 pour cent de sa production vers la Chine, contre 10 pour cent actuellement.
60 pour cent des élus des villes sinistrées sans perspective
La NHK a réalisé un sondage auprès des municipalités touchées par la catastrophe du 11 mars. Il en ressort que 60 pour cent d’entre elles n’ont toujours pas de perspective quant au retour à la normale de la vie de leurs administrés, et ce plus de 40 jours après le séisme.
Les maires de 42 villes, agglomérations et villages des préfectures d’Iwate, de Miyagi et de Fukushima ont répondu à cette enquête menée entre le 19 et le 22 avril.
Tous les élus, à part celui de la ville de Minami Soma, dans la préfecture de Fukushima, ont répondu être parvenus à se procurer les biens essentiels, tels que l’eau et la nourriture, pour leurs administrés.
Mais 38 maires reconnaissent n’avoir pour l’instant toujours aucune perspective de reconstruction des industries et des sources d’emplois. 33 d’entre eux avouent par ailleurs n’avoir aucune perspective quant à l’établissement de projets de reconstruction.
Des médecins jordaniens et thaïlandais vont venir aider à Fukushima
Des médecins jordaniens et thaïlandais vont venir prêter main forte à leurs collègues japonais à Fukushima pour aider les évacués souffrant du syndrome de la classe économique et d’autres maladies préoccupantes.
L’université médicale de Fukushima a annoncé qu’une équipe de quatre médecins jordaniens arrivera lundi à Fukushima et une autre viendra de Thaïlande le 9 mai.
L’équipe jordanienne, qui restera trois semaines sur place, comporte notamment un spécialiste des maladies cardiovasculaires et un technicien spécialisé dans les ultrasons. Les médecins vont se concentrer sur l’examen d’un nombre croissant de patients qui souffrent des jambes à cause de leur séjour prolongé dans les centres d’évacuation surpeuplés.
L’équipe thaïlandaise, qui restera deux semaines, s’occupera principalement des enfants qui vivent dans les refuges.
De nombreuses nations ont offert d’envoyer sur place des médecins mais une seule municipalité a accepté ces offres à l’heure actuelle car les autorités locales craignent la barrière de la langue et les différences de coutumes. La ville de Minami-Sanriku, dans la préfecture de Miyagi, a elle accepté la présence de médecins israéliens.
Koichiro Gemba préconise une révision de la politique nucléaire du Japon
Le ministre japonais délégué à la Stratégie nationale, Koichiro Gemba, préconise une révision du projet de construction de plus de 14 nouveaux réacteurs nucléaires à l’horizon 2030.
Ce samedi, devant la presse, M. Gemba a déclaré qu’il était impossible de mettre en oeuvre ce projet, prévu dans le cadre de la politique énergétique du gouvernement, suite aux problèmes survenus à la centrale Fukushima Dai-ichi.
»Les sources d’énergies renouvelables, notamment solaires et éoliennes, vont désormais jouer un rôle plus important pour la reconstruction de la préfecture de Fukushima « , a précisé le ministre, ajoutant que la région méritait d’être au centre des expérimentations en matière d’énergies parallèles. »