L’Isle le 15 avril; Une hausse du niveau d’eau dans le réacteur 2. Hausses des niveaux de radiations dans la centrale de Fukushima Dai-ichi. La Hollande qui effectue des contrôles sur les produits d’importation japonaise. Hauteur record de 38,90m atteint par ce tsunami du 11 mars 2011 à Iwate (contre 38,20m en 1886). Tel sont les principaux titre de cette édition de la mi-journée sur la NHK Word, retranscrite ici même.
Mise à jour le 15 avril à 15h08(local)
« Tepco constate une hausse du niveau d’eau radioactive au réacteur 2
La Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a annoncé que le niveau d’eau radioactive dans un tunnel du réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi, avait augmenté.
La présence d’une importante quantité d’eau contaminée dans les sous-sols et les tunnels freinent les opérations de rétablissement des systèmes de refroidissement de la centrale.
Mercredi, Tepco a terminé le transfert de quelques 660 tonnes d’eau contaminée du tunnel du réacteur 2 vers un condenseur installé dans le bâtiment de la turbine.
La compagnie précise que le niveau d’eau dans le tunnel a baissé de 8 centimètres après le transfert, mais qu’il a retrouvé vendredi matin son niveau initial.
Au début du mois, Tepco avait découvert une fuite d’eau hautement radioactive au niveau d’une fosse voisine du réacteur 2. L’eau s’écoulait dans la mer. L’entreprise pense que le colmatage de la fuite peut avoir bloqué dans le tunnel l’eau radioactive sortant du réacteur.
D’après Tepco, il y a au moins 50 000 tonnes d’eau contaminée dans la centrale. L’entreprise prévoit d’utiliser une installation de retraitement des déchets, des réservoirs improvisés et des réservoirs flottants pour stocker cette eau radioactive.
L’université de Fukushima mesure la radiation en altitude
L’université de Fukushima a commencé à mesurer les niveaux de radiation dans la haute atmosphère pour obtenir une meilleure appréciation de l’étendue de la contamination provoquée par la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
L’établissement a envoyé vendredi un ballon chargé d’un appareil d’observation climatique appelé « radiosonde », et de matériel permettant de mesurer les radiations.
L’objectif est d’évaluer les niveaux de radiation et de collecter différentes informations jusqu’à 30 km d’altitude. Les informations seront relevées tous les dix mètres pendant 20 jours. Jusque-là, l’université mesurait la radiation au niveau du sol. Mais elle estime que la méthode actuelle est insuffisante pour se faire une idée précise de l’étendue de la diffusion.
Pour l’université, l’étude permettra de réaliser des estimations sur la diffusion des particules toxiques au niveau mondial.
Le tsunami du 11 mars a atteint une hauteur record de 38,9 mètres à Iwate
Une équipe de chercheurs japonais a établi que le tsunami du 11 mars a atteint 38,9 mètres de haut dans une ville côtière de la préfecture d’Iwate. Il s’agit d’un record supérieur à la hauteur maximale atteinte il y a 115 ans dans la même préfecture.
Une équipe dirigée par Akio Okayasu, de l’université des sciences et technologies maritimes de Tokyo, a mené à bien cette étude sur les dégâts provoqués par le tsunami dans le quartier d’Aneyoshi, de la ville de Miyako.
La hauteur a été calculée à partir des traces laissées par le tsunami sur une colline de ce quartier qui se trouve à plus de 400 mètres de la côte.
Le tsunami qui avait frappé la préfecture d’Iwate en 1896 avait atteint une hauteur de 38,2 mètres. Ce nouveau record lui est donc supérieur de 70 centimètres.
Selon le professeur Okayasu, malgré l’importance considérable du tsunami de 2011, les habitations de ce quartier n’ont pas trop souffert dans les zones qu’il a étudié parce que les habitants, ayant appris des expériences passées, avaient construit leur communauté dans des zones plus élevées que par le passé.
Le professeur Okayasu souhaite que les survivants prennent exemple sur ce quartier lors de la reconstruction des zones détruites par la catastrophe.
Informations sur les niveaux de radiation sur le site web du ministère japonais des Sciences
Le ministère japonais des Sciences communique sur son site internet les niveaux de radiation relevés dans le pays entier. Ces informations sont également fournies en anglais, en coréen et en chinois.
Les niveaux de radiation et de susbstances radioactives détectés au sol, dans l’eau de pluie, dans l’eau du robinet et dans l’atmosphère sont disponibles sur le site du ministère.
Des mesures indépendantes de radiation effectuées par le ministère près de la centrale Fukushima Dai-ichi, gravement touchée par le séisme, sont aussi publiées.
Retrouvez ces informations à l’adresse suivante : www.mext.go.jp
Hausse des niveaux de radiation à la centrale de Fukushima
La compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a constaté une hausse sensible des niveaux de radiation dans l’eau déversée dans les canalisations souterraines.
Lors d’une inspection menée mercredi, Tepco a relevé dans la canalisation souterraine du réacteur numéro 1 des niveaux de radiation de 400 becquerels pour l’iode 131 et 53 Bq pour le césium 134 par centimètre cube d’eau. Ces niveaux sont respectivement 6 et 38 fois plus importants que lors des mesures effectuées une semaine auparavant.
Dans le réacteur numéro 2, ils atteignent 610 Bq pour l’iode 131 et 7,9 Bq pour le césium 134, soit 17 et 8 fois plus qu’il y a une semaine.
Tepco précise que les canalisations sont reliées entre elles par un tuyau et que de l’eau hautement radioactive pourrait s’écouler du réacteur 2 dans les sous-sols.
La compagnie prévoit de porter, dès samedi, à trois fois par semaine la mesure des radiations, conformément aux instructions de l’Agence de sûreté nucléaire et industrielle.
Concepts pour la reconstruction des zones touchées par le tsunami
Au cours de la première réunion de la commission des conseillers inaugurée hier jeudi, un expert en prévention des catastrophes urbaines et régionales a présenté son concept de reconstruction des zones touchées par le séisme et le tsunami du 11 mars.
Yoshiaki Kawata, professeur à l’université du Kansai, a trois idées maîtresses pour s’adapter à différentes conditions topographiques, et toutes sont basées sur deux principes fondamentaux: que les personnes évacuées puissent retourner à l’endroit où elles ont vécu, et qu’elles n’aient plus à craindre les tsunamis.
La première des trois idées est de construire les nouvelles zones résidentielles sur des plateaux en hauteur. Cette idée devrait être tout particulièrement mise en oeuvre dans les régions montagneuses faiblement habitées. Les maisons seront construites sur des plateaux surélevés, et les immeubles en béton, plus résistants face aux tsunamis de part leur taille plus importante, seront construits dans les zones moins élevées.
La seconde idée est de construire une digue gigantesque à partir des décombres. Il s’agit de rassembler une grande quantité de débris à proximité des côtes, et de les recouvrir ensuite d’une épaisse couche de sable. Une ceinture coupe-vent, constituée d’arbres plantés dans le sol, viendrait compléter ce dispositif. Les exploitations agricoles et les habitations seraient ensuite construites dans les zones à l’intérieur des terres, bien protégées par la digue. Ce concept sera surtout utile dans les régions côtières dépourvues de montagnes à proximité.
La Hollande renforce les contrôles de radiation sur les produits japonais importés
Conséquence des accidents nucléaires à la centrale Fukushima Dai-ichi, les Pays-Bas ont renforcé les mesures de contrôle des radiations sur les importations de produits en provenance du Japon.
Jeudi, les médias ont pu avoir accès aux inspections dans le port de Rotterdam, l’un des plus actifs d’Europe. Le premier navire en provenance du Japon depuis la crise nucléaire y faisait en effet son entrée.
Les douaniers ont contrôlé les camions transportant des produits japonais à l’aide d’appareils de mesure de la radioactivité.
En plus des procédures habituelles, le gouvernement hollandais se livre à des contrôles de la radiation non seulement en mer sur les navires en provenance du Japon mais aussi sur les produits japonais eux-mêmes avant qu’ils ne soient débarqués dans le port.
Bilan du sommet du G7 et des discussions du G20 à Washington
Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des pays membres du G7 ont confirmé l’efficacité de l’intervention coordonnée sur les marchés des changes du mois dernier, qui a permis d’éviter des fluctuations excessives.
Le G7, qui se réunissait pour la première fois depuis le séisme et le tsunami du 11 mars au Japon, a clôturé jeudi ses discussions à Washington.
Les nations qui le composent sont intervenues conjointement sur les marchés monétaires pour empêcher la hausse du yen survenue juste après la catastrophe.
Les débats ont été suivis par une rencontre plus étendue du groupe des 20 nations industrialisées et émergentes. Au cours de cette première journée du sommet du G20, le ministre japonais des Finances Yoshihiko Noda a déclaré que l’économie japonaise devrait retrouver progressivement son élan, malgré certains effets négatifs temporaires du séisme et de la crise nucléaire. Il a souligné la stabilité des fondamentaux des systèmes économiques et financiers du Japon.
Un communiqué commun sera publié à l’issue du sommet en fin de journée ce vendredi. »
Mise à jour le 15 avril à 21h53 (local)
« Tepco toujours en quête d’une solution pour l’eau radioactive du réacteur numéro 2
La Compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, cherche toujours un moyen de stocker l’eau radioactive qui inonde un tunnel du réacteur numéro 2 de la centrale Fukushima Dai-ichi, et qui menace de déborder.
La présence de cette eau freine les travaux de remise en état des systèmes de refroidissement de la centrale. Mercredi, Tepco a fini de transvaser quelque 660 tonnes de cette eau du tunnel vers un condenseur installé dans le bâtiment de la turbine.
Le niveau d’eau dans le tunnel a baissé de 8 cm mais il a retrouvé vendredi matin son niveau d’avant le transvasement.
Au début du mois, la compagnie a découvert une fuite d’eau hautement radioactive au niveau d’une fosse du réacteur numéro 2. L’eau s’écoulait dans la mer. Tepco estime qu’en colmatant cette fuite, l’eau radioactive s’est retrouvée prisonnière du tunnel.
Le condenseur du réacteur 2 est maintenant rempli à plus de la moitié de sa capacité, qui est d’environ 3 000 tonnes. L’Agence de sûreté nucléaire et industrielle, organe gouvernemental, pense qu’il vaut mieux éviter de remplir le condenseur en raison des risques de répliques sismiques. Tepco doit donc trouver d’autres moyens de stocker l’eau radioactive.
La catastrophe du 11 mars aurait fait 101 orphelins
Le ministère japonais de la Santé a fait savoir que 101 enfants des trois préfectures d’Iwate, de Miyagi et de Fukushima avaient perdu leurs parents au cours de la catastrophe du 11 mars.
D’après le ministère, la plupart de ces orphelins vivent avec des proches. Seuls deux, de la préfecture de Miyagi, vont être pris en charge par un orphelinat.
Le nombre d’enfants ayant perdu leurs parents devrait augmenter car des parents seraient encore considérés comme disparus. Le ministère pense également que des orphelins habitent déjà avec des proches.
Tokyo, Séoul et Pékin envisagent une coopération face aux risques nucléaires et aux catastrophes naturelles
Les dirigeants japonais, chinois et sud-coréen ont prévu de plancher sur les modalités d’une coopération future face aux accidents nucléaires et aux catastrophes naturelles.
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeaki Matsumoto, a déclaré ce vendredi à la presse qu’une rencontre au sommet réunirait les trois pays le 21 et le 22 mai, à Tokyo, pour une quatrième série de discussions. Le premier ministre chinois Wen Jiabao et le président sud-coréen Lee Myung-bak seront présents à cette réunion.
Selon M. Matsumoto, l’indispensable coopération entre les trois pays face aux catastrophes naturelles et aux accidents nucléaires sera au centre des discussions.
Il a par ailleurs évoqué les restrictions d’importations de produits agricoles japonais par la Chine, sur fond de crise nucléaire à Fukushima, dans le nord-est de l’Archipel.
Takeaki Matsumoto a ajouté qu’il avait demandé à la Chine et à la Corée du Sud d’appréhender la situation avec justesse. « J’espère que Séoul et Pékin réagiront rapidement par une réponse coordonnée », a-t-il indiqué.
Le Pr Unesaki évoque les problèmes des réacteurs de Fukushima
Dans notre commentaire d’aujourd’hui, nous avons réalisé un entretien avec le professeur Hironobu Unesaki, de l’Institut de recherche sur le nucléaire à l’université de Kyoto. Il revient sur la situation des réacteurs à la centrale Fukushima Dai-ichi et la lenteur des progrès pour résoudre le problème de l’eau contaminée.
Hironobu Unesaki:
»Plusieurs raisons expliquent la lenteur des progrès. La première est le niveau de radiation, très élevé dans les zones où se trouve l’eau contaminée. Cela limite le temps de présence sur les lieux des travailleurs, qui sont obligés de se relayer très fréquemment. L’efficacité de leur travail s’en trouve limitée.
Le processus en soi n’est pas compliqué. Il faut utiliser des pompes et des tuyaux pour transvaser l’eau vers différents lieux. Mais comme cette eau est contaminée par des substances radioactives, les préparatifs de ces opérations prennent beaucoup de temps. Ainsi, quand ils veulent utiliser un réservoir, techniciens doivent d’abord s’assurer qu’il ne fuit pas avant d’y verser de l’eau. Il faut avancer pas à pas, tout en surveillant les niveaux de radiation. »
RJ:
Ce qui soulève des inquiétudes sur l’état des réacteurs.
Hironobu Unesaki
»Je ne sais pas si le mot « stable » est approprié pour qualifier les conditions des réacteurs 1, 2 et 3. Mais, une chose est certaine, elles ne se sont pas dégradées.
Les barres de combustibles peuvent avoir été endommagées, mais la gravité des dommages varie selon les réacteurs.
Au numéro 2, une partie du combustible peut avoir fondu et s’être déposé sur le fond de la cuve. Une partie du métal protégeant les barres de combustible peut également avoir fondu et s’être solidifié en forme de coquille d’oeuf. L’uranium fondu pourrait se trouver à l’intérieur de cette coquille. Le tout ressemble à un oeuf mi-cuit.
De grandes quantités de matières radioactives se sont déjà déposées dans l’eau ou imprègnent la vapeur dans les cuves. La question est de savoir comment empêcher cette eau et cette vapeur de fuir. »
C’était Hironobu Unesaki, de l’Institut de recherche sur le nucléaire à l’université de Kyoto
Le Japon remercie la communauté internationale
Le Parlement japonais a adopté une résolution visant à remercier la communauté internationale pour son soutien à l’Archipel, depuis le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars.
La résolution a été adoptée à l’unanimité à la Chambre haute, ce vendredi.
Le texte précise que l’aide internationale a constitué une source d’espoir tant pour les survivants que pour l’ensemble des Japonais.
Il ajoute que le Japon n’oubliera jamais la sympathie manifestée par la communauté internationale à son peuple, affirmant sa détermination à coopérer avec les nations étrangères pour entamer rapidement la reconstruction des zones sinistrées.
Le premier ministre Naoto Kan a déclaré que le gouvernement était également reconnaissant à la communauté internationale et qu’il ferait son possible pour relever les défis auxquels son pays se trouve aujourd’hui confronté.
Le G7 et le G20 au chevet de l’économie mondiale
Les ministres des Finances et les gouverneurs de banques centrales du G7 ont confirmé les effets positifs d’une intervention coordonnée sur les marchés, intervenue le mois dernier. Une initiative qui a en effet permis de limiter les excès de fluctuations.
Réunis pour la première fois depuis la catastrophe du 11 mars, les représentants du G7 ont achevé leurs discussions jeudi à Washington.
L’intervention du mois dernier sur les marchés des changes a permis d’enrayer la hausse du yen dès après le tremblement de terre.
Les pays membres du G20, le Groupe des 20 nations émergentes et industrialisées de la planète, ont ensuite achevé une première journée de discussions, ce jeudi.
Le ministre japonais des Finances Yoshihiko Noda a déclaré que l’économie nipponne devait retrouver progressivement la voie de la croissance malgré l’impact provisoirement négatif du tremblement de terre et de la crise nucléaire. Il a insisté sur la bonne santé de l’économie et des systèmes financiers japonais.
La hausse des cours du pétrole et des produits alimentaires, ainsi que la crise financière qui frappe certains pays européens, seront également à l’ordre du jour de la réunion du G20.
Hu Jintao préconise un élan de solidarité asiatique pour soutenir la reconstruction japonaise
Le président chinois Hu Jintao invite les pays asiatiques à oeuvrer en commun à la reconstruction du Japon, durement touché par le séisme et le tsunami du 11 mars.
M. Hu s’est exprimé à l’occasion d’un forum international organisé dans l’île méridionale de Hainan, en Chine. Cette conférence réunit les leaders et les grands patrons d’Asie et des nations émergentes.
M. Hu a déclaré que la Chine et l’Asie avaient ressenti la souffrance du peuple japonais et qu’ils avaient multiplié les initiatives de solidarité. Il a invité les pays asiatiques à faire preuve d’unité sous le regard de la communauté internationale.
Selon un correspondant de la NHK, l’appel de Hu Jintao est le signe d’une volonté de renforcer le leadership de la Chine en Asie, suite à son accession au rang de deuxième puissance économique mondiale, devant le Japon. »