L’Isle le 14/04: Deux bulletins d’informations aujourd’hui en provenance de NHK Word. Beaucoup d’efforts sont déployés. Un bilan qui s’alourdi. Nouvelles répliques assez violentes attendu du coté de Fukushima Dai-ichi
Mise à jour le 14 avril à 15h30 (local)
« Baisse du taux de radiation de l’eau de mer
Selon Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi, le niveau de radioactivité de l’eau de mer à proximité du site a baissé, tout en restant élevé.
Jeudi, Tepco a procédé à des prélèvements près de la prise d’eau du réacteur 2. Le niveau d’iode 131 était de 100 becquerels par litre, soit 2500 fois le taux légal.
Rappelons qu’il était 7,5 millions de fois plus élevé que le maximum autorisé dans un échantillon prélevé au même endroit, le 2 avril. La radioactivité a baissé après que l’exploitant a colmaté une fuite d’eau fortement irradiée dans une fosse à l’extérieur du réacteur, le 6 avril.
La résistance sismique des centrales nucléaires en question
L’Agence japonaise de sûreté nucléaire va réviser les mesures de sécurité pour les centrales dans tout le pays.
Cette décision a été prise à la suite d’une des répliques survenues après le séisme du 11 mars dans la centrale nucléaire d’Onagawa, dans la préfecture de Miyagi, au nord-est du Japon. Cette réplique était d’une intensité supérieure à celle prise en compte dans la réglementation actuelle.
Le séisme du 11 mars était de 10 pour cent plus fort que le niveau de résistance prévu pour les réacteurs 1 et 3 de la centrale d’Onagawa.
Le 7 avril, une réplique d’une intensité 6 plus sur l’échelle sismique japonaise de zéro à 7 a frappé la préfecture de Miyagi.
L’Agence de sûreté nucléaire a demandé par deux fois aux entreprises concernées de réviser les mesures de sécurité en vigueur dans leurs centrales.
Le gouvernement japonais va certifier la sécurité des produits d’exportation
Le gouvernement japonais va commencer à certifier la sécurité des containers en provenance des grands ports de l’Archipel, pour que les inquiétudes liées à la centrale de Fukushima n’aient pas d’incidence sur le commerce extérieur.
Le ministère des Transports s’efforce de rassurer les entreprises étrangères sur la sécurité des exportations japonaises. Il met par ailleurs en ligne des messages en anglais, en chinois et en coréen assurant que les niveaux de radiation ne présentent aucun danger autour de la Baie de Tokyo, y compris dans les ports de Yokohama et de la capitale.
Le mois dernier, la Chine a interdit le déchargement d’un navire nippon dans un de ses ports, en raison des taux de radiation détectés au niveau de la cargaison.
Plus de 10 bateaux étrangers ont par ailleurs refusé de faire escale dans la Baie de Tokyo.
Pour éviter que la situation n’empire, le ministère a décidé de mesurer les niveaux de radiation pour les containers destinés à l’exportation à partir des grands ports de l’Archipel, notamment celui de Tokyo. Des certificats seront également établis.
Toyota limite ses activités de production à l’étranger
Le constructeur automobile Toyota va suspendre la production dans des usines britanniques, françaises, turques et polonaises, entre fin avril et début mai, en raison d’une pénurie de pièces détachées.
Les techniciens de Fukushima se préparent à de nouvelles répliques
Les techniciens qui travaillent à la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi se préparent à des répliques plus importantes du tremblement de terre, tout en continuant leurs opérations de pompage de l’eau radioactive.
De l’eau fortement contaminée s’est infiltrée à l’intérieur des bâtiments des turbines et des tunnels. Cette eau fait obstacle au rétablissement des systèmes de refroidissement des réacteurs.
Mercredi, l’exploitant de la centrale, la compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco, a transvasé environ 660 tonnes d’eau usée du tunnel à proximité du réacteur 2 vers le condenseur de la turbine.
Le niveau de l’eau infiltrée dans le tunnel avait baissé de 8 cm mercredi, mais elle a remonté de 3 cm jeudi matin.
Selon l’Agence japonaise de la sûreté nucléaire, il se pourrait que l’eau déversée dans le réacteur pour le faire refroidir soit en train de fuir.
Tepco projette également de transférer l’eau contaminée dans les équipements de stockage de déchets de la centrale. Mais ceux-ci n’ont pas encore été étanchéifiés.
A l’heure actuelle, aucun calendrier n’a été fixé pour le pompage des eaux contaminées dans les autres réacteurs accidentés de la centrale.
Hausse de température dans la piscine de stockage du réacteur 4
La température de l’eau contenue dans la piscine de stockage des barres de combustible du réacteur 4 de Fukushima Dai-ichi a augmenté. Elle est d’environ 90 degrés Celsius, selon la compagnie d’électricité de Tokyo, Tepco. L’opérateur craint que les barres de combustible n’aient été endommagées.
Mardi, Tepco a mesuré la température de l’eau à l’aide d’un camion spécial pourvu d’un bras mécanique extensible. Elle a découvert que la température de l’eau dépassait largement la norme, inférieure à 40 degrés.
Mercredi matin, Tepco a déversé 195 tonnes d’eau pendant 6 heures sur le combustible pour le faire refroidir.
Selon elle, le niveau de l’eau dans la piscine serait de 5 mètres moins élevé que la normale mais dépasserait quand-même les barres de combustible de 2 mètres.
Tepco pense que le niveau de l’eau va augmenter d’un mètre à la suite de l’arrosage de mercredi.
OMS : pas de mesures sanitaires supplémentaires après Fukushima
Il n’est pas nécessaire de prendre de nouvelles mesures pour protéger la santé publique à la suite de l’accident nucléaire de Fukushima, selon l’Organisation mondiale de la santé, ou OMS. Toutefois, il faudra probablement créer un système de surveillance sanitaire dont la durée pourrait atteindre une vingtaine d’années.
Lors d’une conférence de presse mercredi, la directrice du département Santé publique et Environnement à l’OMS, Maria Neira, a indiqué que les mesures prises par le gouvernement japonais, à savoir l’instauration d’une zone d’évacuation et le transfert des personnes habitant à proximité de la centrale, étaient appropriées.
Elle a ajouté que l’OMS devait réévaluer les risques presque toutes les heures, la situation à Fukushima n’étant pas encore maîtrisée.
Centrale de Fukushima : un expert russe juge excessive l’élévation au niveau 7
Le responsable d’une entreprise nucléaire russe juge excessive l’élévation à 7 du niveau de gravité de la crise nucléaire japonaise.
Lundi, rappelons-le, le gouvernement japonais a fait passer le niveau de 5 à 7, soit le plus haut degré à l’échelle internationale, depuis l’accident de Tchernobyl en 1986, dans l’ancienne Union soviétique.
Actuellement en visite en Chine, le directeur général de l’entreprise russe Rosatom, Sergeï Kirienko, a déclaré mercredi à la presse que la situation n’était pas si critique à la centrale de Fukushima, estimant que la gravité n’atteignait pas le niveau 6, selon les critères de son agence.
M. Kirienko y voit plutôt une décision politico-financière, notamment destinée à réduire la dette considérable des compagnies d’assurance.
Répercussions de la crise japonaise sur l’économie américaine
Selon la Réserve fédérale des Etats-Unis, la conjoncture américaine reste fragile malgré le redressement global de l’économie. Suite au double drame nippon, des entreprises voient leurs ventes et leur production perturbées dans 7 régions du pays.
Informations sur les niveaux de radiation sur le site web du ministère japonais des Sciences
Le ministère japonais des Sciences communique sur son site internet les niveaux de radiation relevés dans le pays entier. Ces informations sont également fournies en anglais, en coréen et en chinois.
Les niveaux de radiation et de susbstances radioactives détectés au sol, dans l’eau de pluie, dans l’eau du robinet et dans l’atmosphère sont disponibles sur le site du ministère.
Des mesures indépendantes de radiation effectuées par le ministère près de la centrale Fukushima Dai-ichi, gravement touchée par le séisme, sont aussi publiées.
Retrouvez ces informations à l’adresse suivante : www.mext.go.jp »
Mise à jour le 14 avril à 21h55 (local)
« Japon : Naoto Kan préconise un projet novateur de reconstruction des zones sinistrées
Le premier ministre japonais a demandé à une commission de conseillers spéciaux de mettre en oeuvre un projet de reconstruction des zones dévastées par le séisme et le tsunami du 11 mars.
Une première réunion a eu lieu ce jeudi en présence de Naoto Kan.
Les gouverneurs des 3 préfectures les plus durement touchées, Iwate, Miyagi et Fukushima, font partie des 14 membres de cette commission dirigée par le président de l’Académie de défense nationale, Makoto Iokibe.
»C’est la pire des crises que connaît le Japon depuis la Deuxième guerre mondiale », a déclaré M. Kan, avant d’inviter les membres de la commission à entamer les discussions sur les modalités de la reconstruction. Il ajouté qu’il préférait un projet novateur à une simple remise en état des zones sinistrées.
D’ici la fin du mois de juin, la commission devra soumettre ses propositions au gouvernement pour qu’il puisse jeter les premières bases de la reconstruction.
Il faudra au moins trois mois pour que la situation se stabilise dans la centrale de Fukushima
Selon des experts japonais en nucléaire, il faudra trois mois pour que la situation se stabilise dans la centrale de Fukushima, même après le rétablissement des systèmes de refroidissement.
Ce jeudi, le directeur adjoint de la Société de l’énergie atomique du Japon, Takashi Sawada, a rapporté les conclusions d’un groupe informel réunissant 11 membres de la société.
M. Sawada a précisé que selon les données publiées par la Compagnie d’électricité de Tokyo, des fragments de barres de combustible des réacteurs 1 et 3 auraient fondu et se seraient déposés dans la partie inférieure des cuves de pressurisation.
Il a ajouté que les injections d’eau se poursuivaient et que la situation actuelle pouvait être maintenue.
Pour M. Sawada, Tepco doit avant tout évacuer l’eau contaminée et relancer les systèmes de refroidissement.
»Une fois que ces conditions seront remplies la stabilisation des barres de combustible devrait prendrait 2 à 3 mois, voire plus », a-t-il précisé.
Visite de l’empereur et de l’impératrice à Asahi
L’empereur et l’impératrice du Japon se sont rendus dans la préfecture de Chiba, en bordure de Tokyo, pour soutenir moralement les habitants d’une zone touchée par le séisme et le tsunami.
Aujourd’hui jeudi, le couple impérial a visité la ville d’Asahi, où la catastrophe a fait 13 morts et détruit des centaines de maisons. Ils ont rendu visite à un centre communautaire du quartier d’Unakama, qui abrite 80 résidents de la ville.
L’un des réfugiés a déclaré à l’Empereur qu’il était satisfait d’être encore en vie. Le monarque lui a exprimé sa sympathie et sa prévenance vis-à-vis du reste de sa famille.
Un haut responsable gouvernemental japonais évoque la création d’une taxe pour la reconstruction
Par ailleurs, le président de la commission gouvernementale de conseillers a souligné la nécessité de créer un nouvel impôt pour financer la reconstruction des zones détruites lors de la catastrophe du 11 mars.
Makoto Iokibe a donné une conférence de presse jeudi pour insister sur la nécessité de mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour financer la reconstruction, soulignant que le Japon ne pouvait s’en remettre uniquement aux dons en espèces et aux emprunts du trésor.
Il a expliqué avoir suggéré l’inclusion des termes « taxe à la reconstruction post-séisme » dans le projet de reconstruction car il est indispensable de faire comprendre à l’ensemble des Japonais qu’il est du devoir de chacun de supporter le poids financier de cette catastrophe sans équivalent dans l’histoire.
Commentaire : Les effets de l’accident nucléaire sur la population
Commentaire : les effets de l’accident nucléaire et les mesures de prévention à prendre pour l’avenir
Pour notre commentaire du jour, nous avons demandé à Yuki Shuto, directrice de l’Institut de recherches pour la sécurité de la société, qui travaille sur les mesures de lutte contre les désastres et sur l’influence des catastrophes sur les mentalités et les comportements. Elle va évoquer pour nous les effets de l’accident nucléaire de la centrale Fukushima Dai-ichi ainsi que les mesures de prévention des catastrophes qu’il faudra envisager à l’avenir.
Radio Japon : Quelle est l’influence de l’accident nucléaire sur la vie quotidienne des résidents proches ?
Yuki Shuto : Cette fois-ci, nous avons subi un séisme majeur suivi d’un tsunami, qui a induit à son tour un incident nucléaire. Nous devons faire face à des catastrophes multiples de forte magnitude, qui surviennent simultanément. Et même dans les zones situées en dehors des districts où la population a reçu comme instruction d’évacuer ou de se calfeutrer à domicile, des magasins ont dû refermer leurs portes car ils ne sont pas approvisionnés en marchandises, notamment à cause des radiations émises lors de l’accident nucléaire. Il s’agit là d’une quatrième catastrophe provoquée par les rumeurs et la mauvaise réputation.
Pour aggraver le tout, certaines récoltes agricoles, contaminées par des substances radioactives émises par la centrale nucléaire, ont été interdites de transport, ce qui provoque un manque à gagner sur le plan économique. La préfecture de Fukushima a donc été atteinte par cinq fléaux.
RJ : Cette semaine, l’Agence japonaise de sécurité nucléaire a relevé le niveau de crise de cet accident nucléaire pour lui attribuer le niveau le plus élevé, qui est de 7. Que pensez-vous des mesures de prévention des catastrophes telles qu’elles ont été mises en oeuvre jusqu’à maintenant ?
YS : J’étais moi-même membre d’une commission gouvernementale en charge des plans et de la mise en oeuvre des mesures de prévention des accidents nucléaires. Le système de prévention de ces accidents insiste sur la coopération entre le gouvernement national, le gouvernement régional et le secteur privé en cas d’urgence. Les organes concernés doivent se rassembler, partager l’information de façon appropriée et prendre les meilleures décisions possibles. Nous avons fait des plans et mené des exercices, mais ce système n’a en fait pas du tout fonctionné cette fois-ci. Je pense que c’est parce que nous n’avons pas prévu des catastrophes simultanées comme un séisme aussi violent, un tsunami et des accidents nucléaires. Nous le regrettons et considérons désormais que les personnes concernées auraient dû plus insister sur la nécessité de penser en amont et préparer des catastrophes survenant à la fois sur le plan sismique et sur le plan nucléaire.
RJ : C’était Yuki Shuto, directrice de l’Institut de recherches pour la sécurité de la société, qui a évoqué pour nous les effets de l’accident nucléaire à la centrale Fukushima Dai-ichi.
Bilan des victimes du séisme et du tsunami du 11 mars
Le bilan de la double catastrophe du 11 mars dépasse désormais les 28 000 morts et disparus.
Selon les données communiquées ce jeudi matin par l’Agence nationale de la police, 13 439 décès sont confirmés et 14 867 personnes restent portées disparues.
Le bilan risque de s’alourdir car la police a entamé aujourd’hui les opérations de recherche dans un rayon de 10 km autour de la centrale Fukushima Dai-ichi. Rappelons que la zone d’évacuation se situe dans un périmètre de 20 km.
Toujours selon l’Agence nationale de la police, plus de 139 000 personnes vivent encore dans des centres d’hébergement, principalement dans les préfectures de Miyagi, d’Iwate et de Fukushima. »
C’est trop ! On a hâte que tout redevienne comme « avant » – Est-ce que cela sera encore possible ?