Awajishima le 8 avril: C’est depuis une île dans la baie de Osaka, que j’apprends ce nouveau tremblement de terre à Fukushima. Les connexions internet sont très difficile, un peu comme dans certaines régions de France. Néanmoins, j’ai réussi à enregistré l’émission NHK Word du 7 avril dont voici la retranscription.
« Possibilité d’expansion de la zone d’évacuation autour de Fukushima Dai-ichi
Le porte-parole du gouvernement japonais a laissé entendre qu’un nouvel ordre d’évacuation pourrait être publié à l’intention des résidents, vivant dans les régions allant jusqu’à 30 kilomètres de la centrale Fukushima Dai-ichi.A l’heure actuelle, les résidents des zones jusqu’à 20 km ont été évacués, tandis que ceux qui habitent entre 20 et 30 km ont été invités à rester calfeutrés chez eux.Ce jeudi, Yukio Edano, le chef du secrétariat du Cabinet, a déclaré à la presse que le gouvernement examine les normes selon lesquelles les ordres d’évacuation devraient être donnés, en tenant compte des expositions cumulées aux radiations dans la région.M. Edano a également fait allusion aux requêtes des personnes évacuées qui souhaitent retourner temporairement dans leur foyer, avant le 11 avril, à l’intérieur de la zone de 20 km pour y rassembler certains biens précieux et des objets de première nécessité.Toutefois, M. Edano a estimé qu’il sera difficile d’accéder à ce souhait des résidents pendant le premier mois à compter du 11 mars, étant donné la situation qui ne s’améliore guère à la centrale.
Forte baisse du nombre de touristes étrangers au Japon
Le nombre d’étrangers vivant ou se déplaçant au Japon a fortement diminué en raison des troubles survenus à la centrale de Fukushima, suite au séisme et au tsunami du 11 mars.A Tokyo, le célèbre quartier touristique d’Asakusa est l’un des lieux qui enregistre la plus importante chute de fréquentation.En temps normal, le quartier accueille chaque année une trentaine de millions de touristes étrangers. Mais depuis les premiers incidents survenus à la centrale, leur nombre a considérablement diminué. Le quartier a même connu un véritable passage a vide, sans l’ombre d’un seul touriste.Aujourd’hui, à un mois de la catastrophe, la fréquentation progresse à nouveau grâce au retour de visiteurs américains ou européens. Toutefois, les touristes chinois et sud-coréens, dont l’affluence était auparavant massive, ne sont toujours pas revenus sur le site.
Aide du ministère japonais de l’Education en faveur des étudiants étrangers
Le ministère japonais des Sciences et de l’Education a décidé de procurer des billets d’avion aux étudiants étrangers qui ont dû regagner leur pays en raison du tremblement de terre du 11 mars.Selon le ministère, les universités du nord-est de l’Archipel accueillaient plus de 8 000 étudiants étrangers.Le gouvernement a donc décidé d’offrir des billets d’avion aux étudiants boursiers désireux de revenir au Japon pour y poursuivre leurs études.Les étudiants non boursiers les mieux notés et les plus nécessiteux se verront offrir une allocation mensuelle – entre 940 et 1 120 dollars par mois – du mois d’avril au mois de juillet.Le ministère espère ainsi encourager ces étudiants à persévérer dans leurs efforts, malgré la crise consécutive au séisme.
En Corée du Sud, certaines écoles ont fermé par crainte de pluies radioactives en provenance du Japon.De faibles taux de radiation détectés dans le pays alimentent la crainte d’une contamination de l’eau et des produits agricoles. Une crainte renforcée par la pluie, ce jeudi.Le gouvernement sud-coréen a toutefois écarté tout danger de pluie acide, précisant que la santé humaine n’est pas menacée en raison des faibles taux de radiation enregistrés.Les autorités en charge de la scolarité sont donc invitées à faire preuve de modération afin de ne pas alarmer la population.
Fukushima : la radioactivité reste élevée aux abords de la centrale
La radioactivité reste élevée dans l’eau de mer aux abords du réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.Mercredi matin, l’opérateur de la centrale, Tepco, a confirmé le colmatage d’une fuite au niveau d’une fissure apparue dans un bloc de béton, grâce à l’injection d’un agent durcissant.
Analyse quotidienne des radiations dans les poissons au large d’Ibaraki
Ce jeudi, le gouvernement japonais a commencé à surveiller les niveaux de radiation des poissons, capturés dans le Pacifique au large de la préfecture d’Ibaraki, située au sud de la centrale de Fukushima.Ces analyses quotidiennes font suite à la détection de césium radioactif d’un niveau supérieur à la limite légale dans une espèce de petite anguille. Ces poissons avaient été pêchés lundi dans les eaux du nord de la préfecture d’Ibaraki, plus proche donc de la centrale atomique.Des radiations supérieures à la limite n’ont pas été détectées jusqu’ici dans d’autres poissons. Mais toutes les activités de pêche sont actuellement suspendues au large des côtes d’Ibaraki parce que grossistes et détaillants refusent d’acheter les produits de cette zone.Un représentant d’une coopérative de pêcheurs a estimé que les analyses du gouvernement sont indispensables pour garantir la sûreté des poissons capturés au large d’Ibaraki et pour inciter les consommateurs à les acheter sans s’inquiéter.
L’exploitant signale toutefois la présence d’iode 131 d’une radioactivité de 5 600 becquerels par centimètre cube dans des échantillons d’eau de mer prélevés aux abords du réacteur numéro 2.Bien que le niveau ait baissé de moitié par rapport à la veille, il reste 140 000 plus élevé que la limite fixée par les normes gouvernementales.Selon Tepco, il est encore trop tôt pour établir un rapport entre la baisse de radioactivité et le colmatage de la fuite.
Depuis le séisme et le tsunami du 11 mars, suivis par l’accident à la centrale de Fukushima, le nombre des touristes arrivant au Japon a fortement chuté. Pour ce commentaire, nous avons demandé à Tsutomu Inagaki, professeur à l’Institut du tourisme de l’université Rikkyo, d’en analyser les causes et de suggérer les moyens de remédier à la situation. Voici ses commentaires.Tsutomu Inagaki :L’image de sécurité et d’absence de dangers dont bénéficiait le Japon vient d’être durement touchée et c’est ce qui explique la brusque chute du nombre des touristes étrangers. Le séisme et le tsunami n’ont pas touché l’ensemble de l’Archipel, loin de là, mais les vidéos du tsunami diffusées dans le monde entier ont laissé un impact très impressionnant dans l’inconscient collectif.Une image de risque s’est incrustée dans l’esprit des gens. Le Japon n’est pas sûr, se dit-on, et ça, c’est un grand problème. Les touristes se rendent dans un pays notamment pour se détendre et l’on évite les voyages qui pourraient induire des risques. Nous, ici au Japon, nous sommes conscients que Tokyo, la capitale, est sûre et qu’il n’existe aucun problème particulier dans les autres centres touristiques, tels que Kyoto ou Nara dans l’ouest du pays. Mais les éventuels touristes étrangers ont une toute autre vision de la situation. Ils s’interrogent sur la sécurité dans l’ensemble du Japon.Les produits de haute technologie et la culture populaire sont souvent considérés comme d’importantes attractions touristiques du Japon. Mais en réalité, la gastronomie japonaise devenue à la mode est un autre pôle majeur d’intérêt pour les touristes. Déguster les mets délicieux de la cuisine nippone est un des mobiles importants qui attirent les visiteurs étrangers. A cet égard, les contaminations par les radiations dégagées depuis le 11 mars vont faire porter un lourd tribut au secteur japonais du tourisme.Radio Japon :A votre avis, quelles sont les perspectives d’une renaissance de l’industrie touristique ?Tsutomu Inagaki :Je pense que le retour des touristes et visiteurs étrangers à Tokyo ne se fera guère attendre. Mais le déclin de l’attrait d’autre régions pourrait se prolonger.La sécurité de tout le Japon comme destination touristique est remise en question et le nombre des visiteurs d’Asie et des autres pays de la région va certainement diminuer. Mais l’appréciation à l’égard du Japon en tant que tel n’a pas chuté. La façon dont les Japonais se comportent face à l’adversité du séisme et du tsunami a montré au monde entier qu’ils sont capables de se conduire de manière ordonnée, de répondre avec calme et de s’entraider même dans les pires circonstances.Le séisme, un événement malheureux, s’est produit. C’est indéniable, mais les touristes voyagent aussi dans l’espoir d’être accueillis avec une chaleureuse hospitalité. Pour cette raison, je pense que la conduite admirable et l’action ordonnée manifestées par les Japonais seront, à l’avenir, des atouts précieux pour eux et pour toute l’industrie du tourisme, lorsque les régions ravagées seront remises en état.Mais avant cela, l’accident de la centrale nucléaire doit être maîtrisé. Et en attendant, le gouvernement et le secteur privé doivent fournir toutes les informations détaillées dont ils disposent sur les différentes régions touristiques du pays.Radio Japon :Vous venez d’entendre les commentaires de Tsutomu Inagaki, professeur à l’Institut du tourisme de l’université Rikkyo.
Un haut responsable du ministère japonais des Affaires étrangères a qualifié d’excessif et outrancier le traitement médiatique de la crise nucléaire par certains journalistes étrangers.Ce jeudi, en conférence de presse, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Chiaki Takahashi a déclaré qu’il avait invité les médias étrangers, via les ambassades japonaises, à fournir des informations objectives et à corriger d’éventuelles erreurs.Il a toutefois précisé qu’il comprenait l’inquiétude des pays étrangers concernant la centrale de Fukushima et la présence de substances radioactives dans l’océan.M. Takahashi a ajouté que le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, avait demandé à son ministère de fournir des informations plus détaillées aux diplomates étrangers. »